Parmi les politiques d'immigration menées par les collectivités locales l'échelon de la commune est peu analysé. L'histoire de la commune de Saint-Josse en Belgique quartier populaire de Bruxelles à forte concentration immigrée et l'analyse du rôle du bourgmestre dans la gestion politique de la municipalité montre le rôle central du maire, dépendant de son électorat dans la gestion des conflits et des relations sociales entre les habitants.
L'analyse conduite ici concerne Saint-Josse, une commune de l'agglomération bruxelloise. L'étude de son cas, en raison de ses caractéristiques extrêmes, permet de mettre en lumière des contraintes et des logiques d'action généralisables-du moins en partie-à l'action communale confrontée à la question de l'accueil et de l'intégration d'importantes populations immigrées. La question qui sous-tend l'activité politique de la commune par rapport à l'immigration consiste à maintenir un équilibre difficile entre deux axes : à savoir, comment sauvegarder une certaine philosophie de l'agir politique, y compris en fonction des immigrés, tout en maintenant la centralité du bourgmestre, celle de la majorité de son parti et celle de l'instance communale.