A partir de la fin des années quatre-vingt-dix, la présence en Italie de ressortissants du Maghreb et de l'Afrique de l'Ouest se confirme et, pour un certain nombre d'immigrés, le Nord constitue un lieu privilégié d'installation. Cet article analyse l'interaction de villes de province et de métropoles face à l'enjeu de la cohabitation pluriethnique, en se focalisant sur les Marocains à Turin et les Sénégalais à Brescia. Bien que la présence d'immigrés dans les villes italiennes soit désormais un fait acquis, ces deux exemples montrent que les conditions de la cohabitation dans les régions du nord de l'Italie demeurent encore très instables.
Alertés par la contradiction entre un manque de main-d'oeuvre et parallèlement un volume potentiel suffisant de nationaux, dans les mêmes secteurs d'activités en Italie, les auteurs utilisent le concept de "besoin relatif de main-d'oeuvre" pour analyser les causes de cette situation, les paramètres du marché du travail, les caractéristiques des nationaux qui refusent certains types d'emploi, et le phénomène de main-d'oeuvre étrangère de substitution.