L'auteur aborde la particularité de la demande de main-d'oeuvre dans la région de Bergame. Il utilise les résultats d'une recherche sur le terrain pour mettre en relief les orientations et les attentes des entrepreneurs locaux à l'égard de la force de travail étrangère.
L'auteur aborde le thème de l'insertion des immigrés dans le tissus productif de la Lombardie face à la situation économique italienne. Il utilise des données statistiques fournies par le ministère de l'Intérieur et relatives à la présence des étrangers en France. D'après ce chercheur, l'approche qualitative sert à ne pas réduire les immigrés à un groupe amorphe composé d'individus identiques et additionnables. Sans aucun doute, l'immigration étrangère en Italie n'a pas été prévue ni sollicitée par le système économique. C'est seulement à partir de 1987 que la loi a défini la figure juridique de l'immigré étranger. L'immigration dont il s'agit est essentiellement spontanée, peu encadrée par la grande industrie et par les pouvoirs publics, peu protégée par les programmes de politique sociale. Les immigrés arrivent malgré tout à trouver leur place dans les interstices du marché du travail grâce aux réseaux d'information et de solidarité développés par les communautés nationales présentes.
L'auteur s'est efforcé d'analyser le fait migratoire du point de vue des parcours et des représentations des immigrés. La recherche aborde de nombreuses questions concernant les dynamiques de vie des travailleurs migrants. Notons parmi celles-ci le choix du lieu de travail (Bergame), la recherche d'emploi et de logement, l'insertion dans le monde du travail, les chances d'améliorer son statut de travailleur. Notons également des questions telles que les aspirations et les trajectoires migratoires, les attitudes envers le travail, les organisations syndicales et l'administration publique.
L'auteur retrace l'historique des migrations italiennes en provenance d'une province du nord de l'Itali0 (Bergame). Cette région rurale à forte croissance démographique a dès les années 20 fourni sa main-d'oeuvre excédentaire au département du Gers qui à cette période connaissait, une forte dépopulation. Cette main-d'oeuvre italienne, constituée principalement de métayers, représentait une solution face à la diminution de la production agricole du département français.
Des responsables catholiques de Bergame en Italie du nord, organisent en 1924 le départ de 16 familles d'agriculteurs pour la France (Gers). Cette colonie agricole de 200 personnes cultiva, en France, la terre selon un modèle collectif et sous l'étroite surveillance de l'Eglise et de l'Etat fasciste. Porteuse d'un projet tant économique que moral, cette entreprise d'ingénierie sociale connut de beaux succès à ses débuts. Organisée avec sa paroisse, son école, sa petite troupe de théâtre et ses associations, elle était l'enclave d'une Italie catholique puis fasciste dans une terre française laïque et républicaine.