Analyse des conditions d'accès à la naturalisation française selon la loi du 10 août 1927 : l'évolution des formulaires de demande de naturalisation et des préoccupations des autorités en matière de sélection. Etude quantitative et qualitative des trois formulaires qui se sont succédés entre 1926-1932 (renseignements personnels exigés et orientation des critères) et de l'"avis très motivé" du maire sur le postulant - modèle de subjectivité face aux avis stéréotypés des commissaires de police - pièce fondamentale pour l'examen de la requête. Travail fondé sur l'exploitation des archives départementales des Alpes-Maritimes.
Etude des migrations de pêcheurs italiens dans les Alpes-Maritimes (1870-1930) en termes de mobilité et de conflit de territoire. L'auteur met l'accent sur le paradigme de la migration posant le problème de l'altérité ainsi que sur le type de migration (temporaire ou définitive) généré, sur la règlementation relative aux pêcheurs étrangers et aux eaux territoriales, sur le problème de la concurrence et de l'image "bouc émissaire" des pêcheurs italiens (assimilés aux marsouins dévastateurs des réservoirs poissonneux de la Méditerranée) développée par les pêcheurs français.
Etude consacrée à la répartition, dans l'agglomération de Nice, des immigrés italiens originaires des provinces limitrophes (Cunéo et Impéria) et naturalisés ou en instance de l'être - ce travail s'appuie sur l'exploitation des dossiers de naturalisation déposés entre 1889-1920. L'auteur examine la typologie sociale des migrants, la répartition de la colonie transfrontalière dans les divers quartiers de la ville, sa structure sociale et son intégration.
Le phénomène de l'immigration clandestine entre la France et l'Italie, né dès l'établissement de nouvelles frontières entre les deux pays. L'auteur étudie les caractéristiques et pratiques des deux groupes étroitement liés que sont les migrants clandestins et les passeurs, en quête de travail ou de liberté pour les uns, de profits pour les autres, dans les Alpes-Maritimes, entre 1860-1948. L'attitude des gouvernements français et italiens face à ce phénomène est examinée : les mesures et dispositions prises pour contrôler les flux migratoires et renforcer la surveillance des frontières, les enjeux et divergences d'intérêts.
Après une brève présentation historique des communautés russe et italienne à Nice, étude des caractéristiques des immigrés de ces deux groupes arrivés dans l'entre-deux guerres, leurs lieux d'origine, leurs métiers, les quartiers qu'ils occupent. Analyse des stratégies collectives d'intégration à la société d'accueil et de survie (fidélité au peuple et aux valeurs du pays d'origine) : le rôle de l'Eglise et de la vie associative, l'importance de la transmission du patrimoine culturel, la question de la naturalisation.
L'auteur cerne le contexte politique, économique et social dans lequel doivent être replacées et étudiées les migrations transfrontalières englobées dans ce territoire eurorégional comprenant les provinces ligures et le département des Alpes-Maritimes, pendant la période 1880-1935.
L'enclave italienne du quartier du Carnier, dit le "Tonkin", à Beausoleil, aux abords immédiats des frontières monégasques et italiennes : un exemple de migration transfrontalière de proximité, fin 19e-début 20e siècle. Données quantitatives suivies d'une étude de l'habitat des frontaliers (baraquements et bidonville), des modes de vie entre intégration et repli communautaire et pratiques culturelles des Italiens du "Tonkin". Analyse du rapport singulier à la frontière : le ressenti d'un lien intime et son expression dans la reconstruction des identités à l'échelle du quartier.
Etude des dossiers d'expulsion (1922-1935) du département des Alpes-Maritimes des Italiens, Piémontais et Liguriens, militants ou sympathisants communistes, envisagée comme une violation de la liberté d'opinion et d'expression. L'auteur examine l'engagement et les activités politiques de ces immigrés au sein du parti communiste français et s'interroge sur le fondement réel de l'activisme comme motif d'expulsion. Il y voit un critère additionnel et discriminant, mais non unique, renforçant les préjugés qui affectent les étrangers dont le comportement n'est pas conforme aux normes sociales fixées par le voisinage.
Cette recherche sur les ressortissants italiens, menée à partir des registres de naturalisation et d'expulsion des archives départementales des Alpes-Maritimes, tente de restituer, par une analyse socio-statistique, le profil du migrant. Le travail se limite à l'émigration ligure, en provenance des axes Vintimiglia-San Remo et Pigna-Bordighera, visant à en souligner la spécificité économique, sociale et humaine, à travers l'étude de sa structure migratoire et de sa localisation géographique.
Cette étude porte sur les caractéristiques principales, la population, les activités d'un quartier bourgeois et aristocratique de Nice, Brancolar, entre 1867-1914. L'évolution de la présence étrangère et le sentiment d'appartenance de ses occupants, font l'objet d'un intérêt particulier : pourcentage d'étrangers, répartition par nationalités et socio-professionnelle de cette population composée de deux groupes - des Italiens en quête d'emploi et des Européens aisées "hivernant" à Nice, accompagnés de leur domesticité.
Enquête sur l'ensemble de la région France (Provence-Alpes-Côte d'Azur) auprès des associations financées par la Direction régionale du FAS pour évaluer les types d'emplois générés par cette vie associative. Pour chaque département, l'étude révèle le nombre de salariés, le type et le statut du poste occupé et leur répartition par fonctions. Outre les disparités propres à cette région, le secteur de la formation professionnelle représente 36 pour cent des postes et 33 pour cent des contrats à durée indéterminée alors que le secteur de l'animation sociale et culturelle représente 26 pour cent des postes et 45 pour cent à durée déterminée. Il y a donc beaucoup plus de précarité pour les animateurs que pour les formateurs.
La présence étrangère sur la Côte d'Azur, pendant les mois d'hiver, au siècle dernier (1830-1870). A partir de témoignages rencontrés dans la littérature (récit de voyage, roman, correspondance), l'auteur dégage les traits spécifiques des relations entre les habitants du pays et les étrangers - Anglais, Allemands essentiellement - les jugements et opinions des uns sur les autres, les rapports des "hivernants" entre eux-mêmes, leur mode de vie, l'impact économique et social de ce surplus temporaire de population sur la vie locale.
La contribution des troupes coloniales à la défense de la France au cours de la Première Guerre mondiale. Cette étude est consacrée à la présence de l'Armée coloniale composée de Malgaches, d'Indochinois et de populations des possessions françaises du Pacifique (excluant les Nords-Africains) dans les camps d'acclimatation et de transit de Fréjus et Saint-Raphaël (Alpes-Maritimes) entre l914-1919. L'auteur étudie le rôle des camps, l'organisation de la vie quotidienne, la fragilité physique des recrues et les décès, ainsi que l'incidence économique et sociale de la présence des soldats sur la commune.
A partir de trois exemples de Tunisiens installés en France (Grasse), les auteurs montrent que l'organisation familiale, sa cohérence ou sa désintégration est fonction des représentations sociales que créent des contextes locaux et leurs relations de voisinage. Le contraste entre un modèle traditionnel de mariage bigame importé dans un village mais dont la descendance est un modèle de réussite respecté par les Français et les attitudes de délinquance qui déstabilisent les relations enfants-parents, dans la cité de la Zaïne, oblige à repenser le cadre intégrateur de la famille comme un effet de désignation propre à la société d'accueil.