Etude consacrée à la tension entre mouvements transnationaux de populations et politiques nationales de gestion des flux migratoires. L'auteur analyse les ressources mobilisées dans les parcours clandestins pour atteindre l'Europe, l'instrumentalisation de l'asile comme moyen de légitimer la présence dans l'espace européen ainsi que les stratégies résidentielles de survie adoptées.
Qu'est-ce que la sécurité humaine et en quoi devient-elle un domaine nouveau de recherche ? Comment la politique de l'Union européenne intègre-t-elle ce concept dans sa politique d'immigration et ses relations avec l'Afrique subsaharienne ? Ce livre est une contribution au débat scientifique et politique sur la crise des migrations internationales de la force du travail.
Les principales instances de socialisation dans les sociétés contemporaines sont la famille, le groupe de pairs, l'école et le travail. Par le biais de leurs propres mode et contenu de transmission, ces instances inculquent des valeurs, des conduites et des pratiques aux nouvelles générations - et contribuent à leur façonnement identitaire. L'étude montre, à travers la structure et l'éducation familiales (rôles respectifs, système de classes d'âge, séniorité et autorité), comment les parents africains transmettent à leurs enfants les règles et les pratiques culturelles et cultuelles en situation d'immigration, et en quoi ce contexte modifie l'éducation familiale et la perception qu'en ont les parents. A l'école, les contacts fréquents et prolongés avec l'extérieur se matérialisent. Les normes et les pratiques culturelles se trouvent confrontées à d'autres. La socialisation des enfants générée par ces contacts va à l'encontre de l'éducation familiale. L'école et la résonance de la proximité pluriculturelle, que constituent les pairs et les acteurs scolaires, agissent sur le processus de construction identitaire de ces enfants. L'usage des marqueurs (vestimentaires, alimentaires...) et des référents d'identification montre une variation synchronique, entre l'espace privé et public et en fonction des interlocuteurs, et fait apparaître le caractère dynamique et mouvant des systèmes d'appartenance sociales et culturelles. Les enfants et les adolescents oscillent entre deux dynamiques d'affirmation identitaire : ils revendiquent les identités familiales dans l'espace privé, et les identités sociales en dehors, et adoptent les normes établies dans les milieux respectifs. Les identités ne sont jamais figées, mais malléables et changeantes, pour les usagers comme pour ceux qui les leur attribuent, une variabilité à envisager et à déterminer dans une perspective dynamique et interactionniste. (résumé de l'auteur)
Dans cet article, l'anthropologue a essayé de comparer la notion d'étranger dans la société mandingue d'Afrique de l'Ouest et en Grèce ancienne afin d'analyser si les analogies que l'on peut observer entre les deux conceptions ne sont pas le résultat des contacts que les deux cultures ont noué indirectement à travers l'islam. Pour ce qui est du Soudan occidental précolonial, les rapports hôtes/étrangers sont à replacer dans le cadre des rapports entre hommes libres et esclaves, entre gens du pouvoir et gens de la terre, ainsi qu'entre nobles et gens de caste. Les gens de caste sont des étrangers mais ils ont également le pouvoir de contraindre les maîtres à donner. Cette notion d'étranger est ambiguë et peut selon les circonstances être positive ou négative. Le système des logeurs et des courtiers continue de régir le commerce ouest-africain, tout particulièrement dans le domaine des biens primaires (céréales, noix de colas, poisson séché) et des produits manufacturés. Ce système rappelle la proxénie, institution qui avait cours en Grèce ancienne et qui a précédé les symbola, à savoir les conventions juridiques entre les cités grecques (Ve s.). Le proxène est le témoin et le garant des xenoi (étrangers de passage) qui sont principalement des commerçants.
L'objet de cette étude vise à examiner les conditions de l'insertion professionnelle des migrants dans les villes ouest-africaines. L'auteur teste l'hypothèse généralement admise selon laquelle les migrants et les non-migrants se distinguent en termes d'insertion professionnelle et que les premiers seraient privilégiés par rapport aux seconds.
Les études présentées dans cet ouvrage montrent, à travers un vaste ensemble de situations historiques et sociales, comment des populations en sont venues, sous l'effet de processus divers, conquête, annexion, redécoupage des frontières ou migration, à occuper au sein de la société dans laquelle elles s'insèrent, une position de "minorité". Qu'entend-on exactement par ce terme ? Le grand intérêt de la comparaison des conditions dans lesquelles tel ou tel groupe est/ou se produit comme minoritaire est de montrer qu'aucun attribut ne désigne en soi une minorité si ce n'est le rapport social qui la lie à une majorité dans une situation socio-historique donnée. Chacune de ces contributions et leur mise en perspective aident à retracer la genèse de ce rapport tel qu'il s'est construit au cours d'une histoire longue dans le cas des anciennes minorités, ou tel qu'il se dessine en pointillé dans l'évolution des populations immigrées dans les sociétés contemporaines d'Europe ou d'Amérique.
Cet article appréhende la frontière non pas comme des lignes de partage, mais comme des espaces spécifiques où des processus innovants se développent. A partir de là, l'auteur confronte le contenu des pratiques de populations localisées de part et d'autre d'une frontière et leurs conséquences pour les territoires. Les particularités de ces pratiques seront analysées en référence à deux situations rendant compte des relations Nord-Sud. Le premier exemple est emprunté au sud des Etats-Unis et au nord du Mexique : la continuité territoriale permet alors de mettre en valeur les modifications socio-culturelles et économiques inscrites dans un territoire double. Le deuxième exemple concerne des populations originaires de l'Afrique de l'Ouest résidant en France : ce n'est pas ici leur statut de travailleur migrant qui sera analysé, mais celui d'initiateurs de projets, qui modifient leurs villages d'origine. Ici, les pratiques transfrontalières sont délocalisées et se produisent dans des espaces non contigus.
Depuis la découverte du sida, la diffusion géographique du virus est, comme par évidence, liée à la circulation des hommes. Cependant, ce constat classique dissimule une relation entre mobilité et sida à la fois complexe et méconnue. Considérant, l'Afrique de l'Ouest, les auteurs tentent de mettre en lumière la complexité de cette association, à partir d'une revue critique de la littérature, et d'en extraire les principales explications. En somme, la relation entre migration et sida dépasse le simple truisme, mais les mécanismes complexes qui relient ces deux phénomènes sont encore à déterminer et valider.
La migration vers l'Afrique Occidentale Sud-Saharienne est une composante ancienne et importante de l'émigration libanaise contemporaine. Commencée au début des années 80 du XIXe, elle a connu un ralentissement entre 1960 et 1970 du fait des politiques d'africanisation suivies dans certains pays d'accueil, mais elle s'accélère depuis 1975, début des guerres du Liban, tandis que les pays de destination se diversifient. Le nombre d'émigrés passe de 40 000 à la veille des indépendances africaines, pour atteindre 75 000 en 1970 et approche de 150 000 au milieu des années 80. Le rôle économique de l'émigré a évolué, de simple rouage de l'économie de traite à un élément actif de la diversification des économies contemporaines. Cette émigration qui était à l'origine temporaire et au bout de laquelle l'émigré essayait de retourner au pays pour s'y installer, change de nature du fait des guerres au Liban. Les «retours» se font de plus en plus vers l'Europe et l'Amérique du Nord. Cette évolution risque d'aggraver le problème de l'exode de compétences libanaises.
L'auteur s'exprime ici sur la mobilité, aspect spécifique du rapport des sociologues à l'espace. C'est ainsi qu'en reconstituant les itinéraires des femmes dans l'islam commerçant des pays du soleil se sont ouvertes des perspectives sur la diversité du statut féminin ainsi que sur les stratégies féminines dans l'organisation des réseaux commerciaux. Les femmes jouant un rôle prépondérant dans l'économie et l'organisation sociale.
Cet article analyse les causes de migration coloniale, les différents rythmes des migrations.
Cette étude se propose d'examiner les origines et les effets de l'esclavagisme qui se divise en 3 courants : un premier courant soutient que l'esclavage était endémique et normal dans la société ouest-africaine et que les Africains organisèrent la traite des esclaves destinés à l'exportation; le second courant au contraire soutient que ce sont les demandes de main d'oeuvre qui ont développé l'esclavagisme et la traite en Afrique occidentale. Pour le troisième courant, la demande extérieure pour la main-d'oeuvre africaine fut si grande surtout entre 1650 et 1850 que l'on exporta des quantités d'esclaves. L'auteur tente ensuite d'offrir une interprétation historique du rôle de l'esclavagisme en Afrique de l'Ouest plus proche peut-être des réalités économiques et sociales.
Etude de la migration internationale en zone urbaine en Afrique de l'Ouest qui met à jour la diversité de la trajectoire migratoire; L'auteur, à travers l'étude des caractéristiques socio-économiques des migrants, des caractéristiques de mobilité géographique, des parcours migratoires, explore les logiques individuelles d'intégration qui varient entre Burkina Faso (Ouagadougou) et Mali (Bamako).