Deux perspectives théoriques ont été utilisées pour expliquer la discrimination et le racisme en Amérique du Nord : la première se concentre sur les perceptions individuelles et les facteurs psychologiques ; la seconde sur les facteurs structurels et les avantages économiques et politiques de la discrimination pour le groupe dominant. Cet article analyse les limites de chaque perspective et propose de les relier, le racisme possédant deux dimensions qui sont en étroite relation : sur le plan structurel, il se manifeste par des arrangements politiques et économiques et des pratiques sociales qui rejettent les groupes minoritaires ; sur le plan psychologique, il s'exprime par une réflexion d'exclusion et des attitudes préjudiciables influencées par des croyances raciales et des facteurs cognitifs. La pratique et la pensée racistes sont dynamiques et dialectiques. Même si les arrangements structurels et les pratiques sociales déterminent la formation de l'attitude, celle-ci peut à son tour former les pratiques sociales subséquentes.