Outre la dimension économique à travers laquelle elle est le plus souvent perçue, la crise de l'intégration de la société française s'applique à la société dans son ensemble, et donc aussi aux institutions de socialisation et de régulation sociale : famille, école, habitat social, entreprise, syndicats, champ politique, idéologies messianiques. La crise identitaire se manifeste de différentes manières et revêt plusieurs dimensions, s'observant d'bord dans la difficulté à faire le deuil de la perte des colonies, dans la construction européenne, dans la mondialisation. C'est dans ce contexte général qu'apparaît la crise des valeurs et du sens. Ainsi, la crise de l'intégration des immigrés (ou plutôt des politiques les concernant) n'est que l'une des dimensions de la crise de la société française.
Si d'un côté la question de l'environnement socioculturel et de la réussite scolaire est à recadrer dans le contexte plus général de la crise de la société française depuis les années 70, qui est aussi pour partie celle de l'institution scolaire, de l'autre l'échec et la réussite scolaire sont des notions en débat.; Dans cet article, l'auteur analyse la démocratisation et la prise en compte des problèmes liés à cette question à l'échelle locale, l'émergence du partenariat qui passe par la création d'une dynamique associant l'ensemble des acteurs concernés, le dépassement des malentendus et de la méconnaissance mutuelle, trois pistes pour créer une dynamique articulant environnement socioculturel et réussite scolaire.
Les travailleurs algériens entrent en nombre en France après la deuxième guerre mondiale, en 1946, rejoints par les femmes à compter de 1975. Actuellement, ce sont les enfants qui sont majoritaires au sein de cette population. Portrait d'une migration de peuplement.
Sous la dynamique du développement familial, l'immigration maghrébine en France tend à devenir sur la durée un phénomène irréversible. Pourtant, elle est restée longtemps celle de travailleurs hommes seuls, installés dans le provisoire et l'idée de retour au pays. La féminisation progressive de l'immigration maghrébine sous l'impact du regroupement familial est à la base de l'avènement de la famille, et les changements intervenus dans ce sens sont significatifs de la mutation d'une migration temporaire à une immigration d'enracinement et de peuplement.; Pour rendre compte des processus sociaux d'intégration, l'auteur analyse les trajectoires sociales différenciées de ces familles, les enjeux en jeu dans le cadre des relations intra-familiales et les enjeux dans les relations avec le monde extérieur. Pour l'auteur, la dynamique familiale dans les processus d'intégration des groupes issus de l'immigration maghrébine s'inscrit dans deux tendances, l'une allant dans le sens d'une intégration collective par ségrégation, l'autre dans le sens d'une intégration par assimilation individuelle.
A partir de sa recherche sur l'immigration maghrébine en France, l'auteur marque la progression de sa démarche : parti du concept d'adaptation il s'intéresse ensuite aux processus : la migration noria (avec intégration fonctionnelle) et la migration de peuplement (avec intégration différentielle).
Cet ouvrage apporte une contribution à la connaissance des populations immigrées en leur donnant la parole, dans le cadre d'une étude effectuée sur les familles d'origine algérienne en France. La recherche a été menée par le biais d'une enquête de terrain auprès de neuf familles tri-générationnelles comprenant une population de 184 personnes. L'objet de l'étude a plus précisément porté sur les processus différenciés d'intégration à travers l'analyse des pratiques culturelles, matrimoniales, langagières et religieuses des membres de chaque famille, les rapports à l'institution scolaire, l'insertion socio-profesionnelle, les trajectoires migratoires et professionnelles ainsi que la mobilité sociale et professionnelle. Les résultats rendent compte de la diversité des parcours et de la singularité des trajectoires sociales des membres des familles enquêtés, ce qui démontre qu'il n'y a pas d'intégration type, mais différents niveaux et différentes formes d'intégration au sein de la société.
Dossier où est analysé le rôle des pères maghrébins et africains vivant en France. Si les modèles de la fonction paternelle sont divers, force est de constater la difficulté des immigrés dans leur rôle de père ; ils sont contraints de s'adapter à une nouvelle configuration familiale sous peine de développer des problèmes psychologiques et des conflits au sein de la famille.
Historique des migrations des Algériens en France depuis 1945, de la singularité coloniale de cette population dont l'intégration est indéniable ; la mobilité sociale des femmes en est une preuve ; ainsi que la mobilité sociale des jeunes et l'évolution de leur qualification professionnelle par rapport à leurs parents. A la fois les plus politisés et victimes de discrimination, les jeunes d'origine algérienne témoignent des limites de l'assimilation ; la société française doit se garder de ne pas renforcer par l'exclusion leur sentiment d'appartenance à l'Algérie.
L'auteur revient sur une recherche effectuée entre 1984 et 1986, dernière recherche d'envergure dans l'industrie automobile, qui s'appuyait sur près de 500 entretiens. L'article revient sur les conditions de son élaboration et de son déroulement, jusqu'à la restitution du produit final, de son utilisation et de sa diffusion.
Ce rapport de synthèse résume les deux volumes d'une recherche historique très approfondie sur la genèse de l'immigration algérienne et sur son développement après l'indépendance nationale. Cette étude a pu être menée grâce aux travaux et aux bibliographies thématiques existant sur la région parisienne, sur la Lorraine, sur le Nord-Pas de Calais, sur la région de Marseille et de Lyon. De plus, une partie de cette enquête aborde l'histoire du mouvement nationaliste, la guerre des Algériens en France, les problèmes posés par l'intégration (qui n'est pas à confondre avec l'assimilation). A la fin, il est montré que l'islam ne constitue qu'un référent culturel identitaire et que la matrice kabyle initiale de cette migration a connu de profondes transformations.
Analyse de l'ensemble des causes qui sont à l'origine de la production d'images sociales sur les populations d'origine maghrébine au sein de la société française, la forme et la signification de ces images qui résultent d'une histoire faite de contacts, d'échanges, de confrontation et de conflits, commencée bien avant l'avènement de l'immigration, dans le contexte des rapports entre les Arabes et l'Occident, et en particulier l'Europe, l'islam et le christianisme, et enfin le colonisateur et le colonisé. Plusieurs "figures" sont ainsi analysées : le colonisé, l'ouvrier nord-africain, le travailleur immigré, la femme maghrébine, le jeune "Beur" et l'immigré, Arabe et musulman.
Si l'on étudie la famille immigrée à partir de la trajectoire migratoire des parents ou de la trajectoire professionnelle de chacun de ses membres, force est de constater que le processus d'intégration varie d'un individu à l'autre. L'observation de la position des Algériens en France vis-à-vis du mariage, de l'école, de l'insertion professionnelle, de l'islam ou de la pratique religieuse révèle une diversité de comportements et de parcours singuliers qui mobilisent des stratégies différenciées et ne permettent pas de réduire l'assimilation à certains moments-clés identiques ou généralisables à l'ensemble de la population concernée.
L'auteur présente ici les principales conclusions d'une recherche dans laquelle il tente de comprendre dans quelle mesure la famille algérienne aujourd'hui durablement installée en France est susceptible de s'intégrer. La famille algérienne issue de l'immigration est formée de membres ayant chacun un rapport spécifique à la société et à la culture dites d'origines et à la culture et à la société française. L'institution familiale, à travers changements et conflits, est le lieu de processus différentiels d'intégration, lesquels sont fonction des trajectoires sociales de ses membres. Interviennent alors des variables de lieu de naissance et de socialisation, de sexe, de classe d'âge, de statut social et professionnel, de projet de durée de séjour et de lieu de résidence.
Cet ouvrage est le résultat d'une recherche pluridisciplinaire menée de 1984 à 1986 sur les ouvriers spécialisés de l'industrie automobile, population en majorité composée de travailleurs migrants maghrébins. Cette étude réalisée dans le cadre du contrat de connaissance signé entre le CNRS et la Régie Renault, aborde les thèmes de la vie quotidienne, du travail, de la formation professionnelle, du regroupement familial, de la pratique religieuse, du retour au pays d'origine.
Migration tournante et migration de peuplement constituent les deux processus migratoire par lesquels se sont développées les migrations méditerranéennes contemporaines, en particulier maghrébines, en France et en Europe. Tandis que les premières sont caractérisées par les hommes célibataires, vivant dans l'espoir du retour réussi, les secondes renvoient à une famille installée de façon durable où dominent la figure de la femme et celle du jeune. Nous voyons à l'oeuvre dans un cas une intégration fonctionnelle et dans l'autre l'intégration par assimilation ou par ségrégation, pouvant déboucher sur la constitution de minorités.