La très forte implantation de l'école française aux Comores a fait naître d'autres modèles sociaux, impossibles à satisfaire présentement. Cette situation est un facteur clé de la dernière vague d'immigration vers la France. Les places respectives accordées aux liens, d'une part avec le pays d'origine (toujours présent), d'autre part avec la société d'accueil, vont définir deux modes d'inscription dans la France métropolitaine, qui auront des effets sur la trajectoire scolaire des jeunes.
L'école est ici posée comme point de mire des difficultés rencontrées par les familles migrantes dans leur adaptation à un nouveau paysage social. Ainsi, la confrontation des familles comoriennes à l'institution scolaire permet de mettre à jour les rapports entretenus avec les pratiques les plus dominantes du pays d'accueil, notamment la question de savoir comment les parents vivent le travail d'acculturation que l'école exerce sur leurs enfants, et comment les réponses aux exigences scolaires entraînent des modifications au sein de la configuration familiale.