En rendant hommage au père André Costes, l'auteur de cet article évoque une histoire qui est à la fois celle d'André, de la société française dans la seconde moitié du XXe siècle, de l'immigration et de l'Eglise, qui, de par sa mission, a été amenée à développer une pastorale des migrants.
Le passage à la modernité s'est traduit en France par une prise d'autonomie des réalités séculières par rapport aux instances religieuses, sécularisation qui s'est accompagnée d'une séparation des Eglises et de l'Etat. Cet article étudie l'histoire des apprentissages de la laïcité, dans lequel l'Eglise catholique a joué un rôle important de par sa position dominante à travers les siècles en France, analyse la situation au temps des lois de Jules Ferry, de l'affaire Dreyfus et d'Emile Combes, la position de l'Eglise catholique à l'heure de la séparation, le modus vivendi et les désaccords sur le fond, les deux définitions de la laïcité pendant la IVe République, le passage de la liberté de l'Eglise à la liberté religieuse et la laïcité en pratique. Pour l'auteur, de nouveaux enjeux existent aujourd'hui entre l'Eglise catholique et la laïcité en France.
La citoyenneté des migrants en Europe est en pleine construction et accentue les différences entre ressortissants de la CEE et ressortissants des Etats tiers.
Cet article se repenche, à la lumière de l'actualité, sur deux questions traitées par la revue en 1992 : comment les immigrés musulmans vivent-ils l'islam en Europe occidentale et en France en particulier; quels problèmes posent leur installation aux sociétés occidentales. L'accent est mis sur la plus grande visibilité de l'islam, sur la difficile insertion des jeunes des banlieues, sur les charges de la communauté musulmane, sur le débat «franco-français» que suscite l'islam avec la question du port du voile à l'école.
Les individus peuvent-ils s'intégrer à la société sans tenir compte de leurs attaches communautaires. Il faut combattre l'opposition simpliste entre intégration des individus et intégration des communautés.
Les Musulmans entrent pour la première fois dans l'histoire des populations européennes, même si la proportion relative de ses représentants reste tout à fait minoritaire (3
Quelle place est accordée à la modernité dans les pays islamiques longtemps laissés en dehors du courant de développement scientifique, industriel et technique.
Le caractère politique des conflits des immigrés musulmans dans l'entreprise apparaît être d'une autre nature que celle qui a été largement présentée à l'opinion publique en France : ce n'est point par le biais de l'intégrisme que l'Islam fait son entrée dans la politique. Ce n'est pas non plus lors des conflits qu'il se politise, car l'Islam dans l'entreprise se tient à l'écart des conflits. C'est au contraire par sa dimension quotidienne, pacifique et extra-conflictuelle qu'il s'impose dans l'atelier. L'Islam dans l'entreprise est l'une des voies du passage des immigrés à la politique par le bas, dans la mesure où il impose à l'espace politique français la prise en compte de l'espace politique des immigrés en France.
Vivre en dehors de la terre d'Islam, c'est-à-dire, hors du monde religieux englobant et déterminant toutes les réalités de la vie. Ceci est perçu d'une façon trés vive par tous les Musulmans vivant en France bien qu'à des niveaux trés différents. Cette situation peut se présenter pour les Musulmans comme une série de contraintes par rapport à la manière de vivre, à la sensibilité et aux convictions acquises dans le pays d'origine. D'un autre côté, il y a des processus d'adaptation où l'on apprécie certains avantages humains et économiques de nouveau mode de vie et cette modernité.
L'auteur apporte un certain nombre d'éléments de comparaison en parlant de l'immigration des Turcs en Allemagne RF. et des relations entre cette communauté et la RFA qui a depuis longtemps des rapports institutionnels avec les églises.
Les questions qui se posent par rapport à la place de l'Islam en France, phénomène aujourd'hui visible : l'Islam, pratique religieuse dans des lieux inhabituels, revendication politique, ensemble de normes juridiques.