Les systèmes de contrat de travail pour le recrutement sont établis dans des conditions politiques, économiques et sociales spécifiques afin de faire coïncider les besoins des employeurs, des gouvernements et parfois des employés. Ils sont maintenus si ces conditions sont remplies ou si l'un ou plus des groupes participants a suffisamment de pouvoir ou d'intérêt pour maintenir le système. Dans le cas examiné ici, les intérêts du gouvernement, des employeurs et des employés ont tendance à converger et conduisent à l'établissement d'un schéma du travail dans les régions montagneuses en Nouvelle Guinée (Papouasie). Le projet de travail de ces régions était le produit d'une coordination particulière de facteurs socio-économiques, historiques et politiques qui opérèrent pendant une durée très limitée (1950-1974), lors d'une première période de contact entre les Papous et l'économie de l'ouest.
Analyse des relations spatiales entre entreprise ou commerce ethnique et répartition géographique des minorités ethniques, dans les grandes villes des Etats-Unis et d'Europe. Etude de la formation d'enclaves économiques ethniques dans les quartiers à forte concentration de migrants. Etude du lien de cause à effet entre localisation résidentielle et localisation industrielle (le cas de l'industrie textile chinoise à New York) et du développement du commerce intermédiaire (les commerçants Coréens à Los Angeles). Réflexion sur l'évolution de l'entreprise ethnique et l'inégalité des stades de développement selon les groupes minoritaires.
Après un bref rappel des changements économiques intervenus en Europe entre 1970-1992, les auteurs étudient les caractéristiques de l'entreprise ethnique au Royaume-Uni (l'accroissement de ce secteur et les spécificités des minorités ethniques), en Allemagne RF. (l'importance et les branches d'activité de l'emploi indépendant chez les migrants, étude de cas des Turcs), aux Pays-Bas (les chefs d'entreprise Grecs, Turcs et Surinamais), en France (les Juifs, les Maghrébins, les Chinois) en se référant au modèle élaboré pour expliquer les différences entre groupes ethniques ainsi que leurs stades d'avancement.
Ce premier chapitre présente un modèle d'entreprise ethnique qui servira de contexte à l'ensemble de l'ouvrage. L'accent est mis sur le caractère fortuit et changeant des conjonctures auxquelles sont confrontés les migrants dans les sociétés occidentales capitalistes et sur les circonstances historiques contingentes dans lesquelles ils doivent concevoir leurs projets d'affaires. Les structures offertes par la société d'accueil (conditions du marché, accès à la propriété) ainsi que les caractéristiques des minorités ethniques (organisation sociale, mobilisation des ressources, réseaux sociaux, réseaux communautaires, différences entre minorités ethniques et immigrés) et les stratégies ethniques sont examinées.
Ce chapitre passe en revue les politiques adoptées au niveau local, régional, national en Europe et aux Etats-Unis pour développer les possibilités d'activités indépendantes des minorités ethniques. L'évaluation proposée reflète l'incapacité de ces politiques à assurer le développement de l'entreprise ethnique faute de prendre en compte conjointement la demande et l'offre dans ce domaine, selon le modèle établi, liant les structures conjoncturelles (la demande) aux caractéristiques des minorités (l'offre) et à l'organisation sociale des communautés immigrées.