Avec le renouveau de l'immigration massive aux Etats-Unis, un grand nombre d'immigrants se sont installés à leur compte. La recherche sur l'économie de l'immigration cubaine à Miami (Floride), démontre que l'emploi dans l'«enclave ethnique» augmente les revenus des immigrants et leur permet une ascension sociale. Cet article analyse le débat sur l'enclave ethnique américaine et son fonctionnement.
Les universitaires devraient prendre en compte le fait que la diversité socio-économique est l'un des traits les plus marquants de l'immigration depuis le milieu des années soixante. Cet article compare la situation des Chinois de Los Angeles avec celle de New York afin de souligner la diversité interne de ces deux communautés et la différenciation qui en résulte. L'auteur pense que ces deux communautés étaient à l'origine similaires, leur structure sociale était caractéristique des Chinois durant les cent premières années de leur installation. Alors que les deux communautés ont connu une croissance extraordinaire avec le renouveau de l'immigration de masse des Chinois au milieu des années soixante, leur mode de développement a divergé de manière accrue.
Certaines politiques aux Etats-Unis (inspection du travail, rigidité eu égard à l'implantation, etc.) peuvent entraver l'initiative de création. En 1954, la création du Small Business Administration (SBA), puis dans les années 1960 de la Minority Business Enterprise Agency (MBEA) garantissant les prêts bancaires aux membres des minorités, créateurs d'entreprise n'a trouvé sa cohérence que sous Nixon avec la promotion du capitalisme noir. L'échelon local s'est employé à suivre les directives fédérales dans 30 mégalopoles. Mais les résultats ne sont guère positifs, la volonté politique d'aide aux minorités est fluctuante, l'argent manque dans les caisses de l'administration et de nombreuses entreprises font faillite. En 1987, seules 971 entreprises appartenant aux minorités sur les 6500 financées par le SBA étaient en équilibre financier. De plus, 20
Etude sur les entreprises ethniques aux Etats-Unis basée sur le recensement de 1980 et les interviews de trois groupes de petits commerçants : Blancs, Hispaniques, Coréens de deux quartiers des Etats-Unis (New York). Les prédispositions ethniques : évaluation de trois facteurs favorisant la création d'entreprise. Le rôle des opportunités structurelles dans le développement des entreprises ethniques : appropriation d'un quartier par une minorité ethnique, composition ethnique de la clientèle. L'avenir de la petite entreprise ethnique : causes et conséquences de la croissance des affaires, ethnicité, compétitivité, promotion sociale.
Analyse des relations spatiales entre entreprise ou commerce ethnique et répartition géographique des minorités ethniques, dans les grandes villes des Etats-Unis et d'Europe. Etude de la formation d'enclaves économiques ethniques dans les quartiers à forte concentration de migrants. Etude du lien de cause à effet entre localisation résidentielle et localisation industrielle (le cas de l'industrie textile chinoise à New York) et du développement du commerce intermédiaire (les commerçants Coréens à Los Angeles). Réflexion sur l'évolution de l'entreprise ethnique et l'inégalité des stades de développement selon les groupes minoritaires.
Analyse des stratégies professionnelles auxquelles ont recours les chefs d'entreprise de sept minorités ethniques : les Coréens à Los Angeles, les Chinois à New York, les Tsiganes aux Etats-Unis, les Maghrébins en France (Lyon), les Pakistanais au Royaume-Uni (Manchester), les Turcs en Allemagne RF. (Berlin), les Surinamais aux Pays-Bas (Amsterdam) confrontés à un ensemble de problèmes communs : celui de l'information (juridique, économique, etc.), du capital et des prêts bancaires, de la formation professionnelle, de la main-d'oeuvre, de la clientèle et des fournisseurs, de la compétition, de la protection juridique.
Ce premier chapitre présente un modèle d'entreprise ethnique qui servira de contexte à l'ensemble de l'ouvrage. L'accent est mis sur le caractère fortuit et changeant des conjonctures auxquelles sont confrontés les migrants dans les sociétés occidentales capitalistes et sur les circonstances historiques contingentes dans lesquelles ils doivent concevoir leurs projets d'affaires. Les structures offertes par la société d'accueil (conditions du marché, accès à la propriété) ainsi que les caractéristiques des minorités ethniques (organisation sociale, mobilisation des ressources, réseaux sociaux, réseaux communautaires, différences entre minorités ethniques et immigrés) et les stratégies ethniques sont examinées.
Ce chapitre passe en revue les politiques adoptées au niveau local, régional, national en Europe et aux Etats-Unis pour développer les possibilités d'activités indépendantes des minorités ethniques. L'évaluation proposée reflète l'incapacité de ces politiques à assurer le développement de l'entreprise ethnique faute de prendre en compte conjointement la demande et l'offre dans ce domaine, selon le modèle établi, liant les structures conjoncturelles (la demande) aux caractéristiques des minorités (l'offre) et à l'organisation sociale des communautés immigrées.
Les travailleurs indépendants immigrés aux Etats-Unis : analyse de la situation contemporaine, 1972-1986, basée sur les statistiques nationales. Analyse des tendances relatives à la petite entreprise (ou petit commerce) et au commerce ethnique et étude de cas de trois minorités ethniques, les Afro-Américains, les Asiatiques (Chinois et Coréens), les Hispaniques (Cubains essentiellement) mettant l'accent sur l'interaction entre les structures conjoncturelles et les caractéristiques ethniques des migrants.
Au cours des vingt dernières années au cours desquelles les services sont devenus la part la plus importante de l'économie new yorkaise, au détriment de l'industrie, New York a attiré plus d'un million d'immigrants, en grande partie en provenance du Tiers Monde. Ces deux phénomènes ont provoqué une nouvelle distribution ethnique sur le marché du travail selon laquelle immigrants et minorités-Noirs Américains et Portoricains-occupent des espaces économiques distincts. L'emplacement des minorités ethniques dans le champ économique post-industriel de New York est fonction des disparités de compétences, de prédispositions et de ressources sociales. En retour, les écarts dans les emplois activent le conflit que se livrent immigrants et minorités pour obtenir et conserver leurs chasses gardées.
Tandis que les recherches sur l'entreprise ethnique aux Etats-Unis se développent, les études sur les activités commerciales ont généré des controverses considérables concernant l'origine de leur succès. Dans ce sens des approches différentes se cristallisent autour de cette question. La première insiste sur les caractéristiques propres aux immigrés et ce qui les prédisposeraient à réussir dans le commerce (discipline, endurance, apport de capital familial...); la seconde souligne l'importance des opportunités structurelles comme conditions de la réussite (solidarité ethnique et rôle des réseaux communautaires); la troisième argumente une interaction entre les deux approches précédentes. Cet article fournit un nouveau test d'évaluation concernant ces éclaircissements à partir de l'analyse de données provenant d'un échantillon de 213 Blancs, des Hispaniques et des Coréens, propriétaires de fond de commerce aux Etats-Unis (New York).
L'ethnicisation des quartiers aux Etats-Unis (New York). Comparaison de la pratique urbaine des nouveaux groupes de migrants (Asiatiques et Caribéens) avec les anciens processus d'appropriation de la ville, de formation de ghetto ou de «village urbain». Les raisons pour lesquelles les ghettos ne sont plus un passage obligé. La «ceinture asiatique» comparée à la concentration ethnique des autres communautés. Cohabitation pluriethnique et persistance de la ségrégation résidentielle entre Blancs et Noirs Américains et entre les diverses minorités.