Description d'une action culturelle, de type fête de quartier à Caen favorisant les relations entre générations et la sauvegarde de la mémoire collective de la ville. Outre une analyse du comportement des acteurs et des différentes logiques d'intervention qui caractérisent la pratique artistique ou celle du travail social, l'auteur s'interroge sur la politique culturelle de la municipalité qui n'a pas reconduit cette manifestation alors qu'elle créée un espace symbolique d'échanges pour les habitants.
Cet article tend à montrer que la mobilité de jeunes issus de l'immigration s'exerce d'abord par un certain mode d'appropriation de l'espace public résidentiel constitué par le quartier avant de pouvoir passer à un autre stade, celui de l'appropriation de toute la ville.
Les jeunes d'origine maghrébine entretiennent une relation passionnée, qui à la fois les protège et les enferme, avec leur rue ou leur quartier. Refoulés à l'extérieur du logement familial, ils revendiquent une "place" dans l'espace public et occupent en priorité les locaux collectifs et les équipements socioculturels.