Cet article présente une synthèse de résultats de recherches sociologiques menées sur le racisme dans les entreprises et les organisations syndicales depuis quinze ans. En France, la question des discriminations dites « raciales » comme problème social et la mise en place d'un dispositif public destiné à les réprimer est relativement récente...
Au milieu des années 60 s'est amorcé en France un processus de délégitimation et de mise en évidence des effets structurants de l'ordre social sexiste, jusqu'alors "couverts" par ceux de l'ordre social classiste. 20 ans plus tard, ce sont les effets tout aussi violents et structurants de l'ordre social raciste qui émergent. Dans cet article, l'auteur analyse la force d'imposition de l'ordre social raciste, l'ocultation réciproque du racisme et du sexisme, puis la face mentale des relations sociales concrètes.
Les auteurs rendent compte de la façon dont le modèle républicain, fondé sur l'égalité des citoyens occulte la dimension raciste des inégalités collectives. Analyse du processus d'ethnicisation des rapports sociaux à l'oeuvre dans le traitement du phénomène de l'immigration. L'ouvrage clarifie un certain nombre de concepts : racisme, ethnisme, discrimination. Il donne les résultats de recherches de terrain illustrant la ségrégation dans l'espace urbain ou la discrimination à l'emploi dans l'entreprise, par exemple
Le "dominé", en tant qu'individu, est le grand absent des recherches sur les discriminations et le racisme. Les travaux menés par les auteurs de cet article montrent que c'est l'analyse même de la discrimination, comme acte et/ou comme processus, qui, en France, reste bloquée par une conception juridiste du racisme et des ses manifestations concrètes.
Ces Actes rendent compte du colloque européen organisé par la CGT avec le soutien du Fonds social européen (FSE), en collaboration avec l'Institut Syndical d'études et de recherches économiques et sociales (ISERES) et l'Institut CGT d'Histoire sociale. L'allocution introductive rappelle les actions menées par la CGT pour lutter contre le racisme. Les communications se répartissent selon les thèmes suivants : réalités actuelles du racisme et des discriminations au travail et moyens mis en oeuvre pour lutter contre ces phénomènes. Ces questions sont traitées également sous l'angle historique, à la lumière du passé colonial de la France et des politiques d'immigration successives. Les facteurs d'intégration et les apports de l'immigration à la vie sociale, économique et culturelle sont abordés, ainsi que le rôle du mouvement social dans l'évolution du droit des immigrés. Les échanges de la Table ronde des syndicalistes européens sont également restitués. En annexe : la Déclaration de Florence du 21 octobre 1995 sur la prévention de la discrimination raciale et de la xénophobie et la promotion de l'égalité de traitement sur le lieu de travail.
A Marseille, mise en place par les entreprises et les pouvoirs publics de procédures de recrutement préférentiel de migrants.
En France, de nombreux emplois sont réservés aux seuls nationaux. Cette discrimination est délicate à analyser puisqu'elle n'apparaît pas au grand jour. Les discriminations ethniques et raciales du monde du travail sont d'ailleurs appelées "variable cachée" par les statisticiens.
Cet ouvrage collectif est issu d'un colloque européen organisé par l'Unité de Recherche "Migrations et Société" URMIS en 1996, intitulé : "Réussite scolaire et universitaire, égalité des chances et discriminations à l'embauche des jeunes issus de l'immigration". Appuyé sur des travaux récents, il confronte des résultats fondés sur les méthodes qualitatives et quantitatives. La comparaison internationale permet de discuter des catégories d'analyse qualifiant les enfants de migrants et les réponses nationales à des problèmes communs : l'intégration scolaire et professionnelle, l'égalité des chances, les phénomènes de discrimination. Ces questions sont traitées par des spécialistes de l'univers scolaire et du marché du travail ainsi que des chercheurs spécialisés dans l'étude de l'immigration provenant de diverses disciplines : sociologie, démographie, anthropologie.
Analyse, du point de vue des relations interethniques, du dispositif de recrutement du personnel d'un hypermarché implanté dans un secteur défavorisé à forte proportion de populations d'origine étrangère (les Quartiers-Nord de Marseille). Conflits et négociations ont conduit à adopter un système de préférence locale pour l'embauche, garanti et contrôlé par les services publics. Ce cas de "discrimination positive" à la française définit les bénéficiaires sur des critères territoriaux (la résidence dans les Quartiers-Nord) et écarte officiellement toute considération ethnique ou raciale (daltonisme volontaire). Il s'établit ainsi, dans les relations de travail, un jeu de reconnaissance-occultation de l'ethnicité, favorisé par la fonction médiatrice de la catégorie territoriale et sociale "Quartiers-Nord".
Diverses méthodes et techniques de recherche, non exclusives les unes des autres, permettent de mettre en évidence les discriminations directes et indirectes qui subissent les jeunes descendants d'immigrés sur le marché du travail. La recherche française est, en ce domaine, très en retrait et entravée par le refus de prendre en considération la catégorie ethnique dans l'analyse des faits sociaux.
La conception universaliste des rapports entre l'Etat et le citoyen interdit, en France, la production de données statistiques "ethniques" ou "raciales". Censée protéger l'égalité des chances des individus contre les distinctions "ascriptives" telles que la "race", l'origine ethnique ou nationale, etc., la méconnaissance entretenue autour du devenir et du traitement des populations issues des vagues migratoires en vient à "couvrir" d'un voile de silence des pratiques discriminatoires qui se développent au sein d'un climat général d'ethnicisation des rapports sociaux. Cet article présente les éléments d'une étude sur l'inégalité de traitement des étrangers et descendants d'étrangers dans le monde du travail. Il montre l'inégalité structurelle des étrangers sur le marché du travail et met en lumière les discriminations légales et illégales qui entravent l'accès à l'égalité des chances en fonction des origines, de la couleur, de la religion. Une enquête auprès d'informateurs privilégiés (employeurs, syndicats, personnel d'agences pour l'emploi, organisations antiracistes...) révèle que le "refus de voir" et la minimisation sont courants, renvoyant à la faible illégitimité des discriminations raciales ou ethniques en France.
Enquête et constitution d'un échantillon de jeunes, étudiants munis d'un diplôme de technicien supérieur dans le but de visibiliser la réalité d'une discrimination dans l'accès à l'emploi des générations issues de l'immigration. La répartition socio-professionnelle des parents fait apparaître une sur-représentation de la variable ethnique chez les fils d'ouvriers mais ce bon score, comparé à la catégorie sociale équivalente des Français masque d'autres handicaps pouvant nuire au recrutement définitif de ces élèves d'origine étrangère et qui sont perceptibles dès le moment d'entrer en stage ou dans une action de formation.
Position des syndicats face à la discrimination vis-à-vis des immigrés : droits politiques, droits sociaux, droits syndicaux, mais aussi droit du travail et lutte contre le racisme.