Les multiples acceptions du mot "ethnie" et son usage de plus en plus fréquent soulignent le risque contemporain de banalisation des catégorisations sur des fondements pseudo-identitaires. Nouveau poncif, le qualificatif "ethnique" est couramment employé par les professionnels du contrôle social pour mettre à distance une population jugée difficilement socialisable, voire indésirable. Or l'ethnie, en tant que facteur d'identité, doit être conçue comme un mouvement dynamique, et non comme un rassemblement de caractères immuables. Marqueur de l'Autre, l'ethnie renvoie, dans le contexte occidental et de manière ambivalente, aussi bien à différentes formes d'exclusion sociale qu'à des manifestations de revendication culturelle. Rendre compte de la complexité et de la mobilité des identités sans dénier le particularisme des groupes constitute un défi non seulement pour les chercheurs, mais aussi pour les travailleurs sociaux et les gestionnaires du logement social. (résumé de la publication)