Parmi les douze grands projets urbains (GPU) de France conduits par l'Etat et par les collectivités territoriales dans les quartiers défavorisés, celui de Marseille est le plus étendu et le plus peuplé. Les données quantitatives et qualitatives ici recueillies permettent de prendre la mesure des limites que doivent surmonter les habitants du GPU de Marseille. Ce texte met en perspective la notion de "misère de position" et la vie dans le "quartier ghetto". De plus, à la lumière des résultats de terrain, il examine la question de l'intériorisation subjective du discrédit attaché au quartier de résidence et les effets de la pesanteur des formes architecturales dans l'existence du stigmate. Enfin, des portraits d'habitants de ce quartier sont présentés avec des extraits d'entretiens.