A côté d'oppositions régionales, idéologiques, ou entre émigrés politiques et économiques, d'autre sont "générationnelle", entre vagues d'arrivée, même séparées par peu d'années. Dans le cas italien, le prototype est 1930, quand Mussolini rouvre la frontières : des migrants à peine installés se sentent menacées par les arrivées, les nouveaux venus ont accepté trop longtemps de vivre sous la dictature et sont suspects ; certains les défendent, il y a débat mais l'émigration non communiste a pour le moins du mal à les recevoir et les accepter. La conscience de ces problèmes n'est pas le moteur de l'attitude du PCI quelques années plus tard, et même si la tactique de la main tendue rend les contacts plus faciles, les vieux militants ne sont pas convaincus, en 1938 les victimes des lois antisémites mussoliniennes ne sont pas toujours très bien vues. Il y a un problème de légitimité politique, illustré dix ans plus tôt avec un résultat inverse, quand les nouveaux venus, responsables de partis, ont subordonné les premières organisations spontanées, malgré le maintien de structures dissidentes. Ces exemples de tensions, le plus souvent refoulées et oubliées, peuvent être des éléments complémentaires dans notre lecture de l'histoire des migrations politiques . (résumé de la revue)
L'émigration italienne en France, fort ancienne, se développe à la fin du XIXe siècle, passant des petits métiers traditionnels aux travailleurs de l'industrie, du bâtiment, etc.; elle devient la plus nombreuse, relayant les Belges, de 1900 aux années 1960, mêle dans l'entre-deux-guerre émigrants politiques et économiques, et apparaît aujourd'hui comme l'archétype de l'assimilation, ce qui fait parfois oublier les difficultés et les drames qu'elle a rencontrés. (Résumé de la revue)
Fournit des données sur la situation de l'émigration politique italienne en 1937 : les professions concernées, les origines régionales, les lieux d'arrivée et l'engagement politique des migrants.
Cet atlas associe, en cinquante fiches, cent-vingts cartes et des commentaires sur les peuples, les constructions nationales, les langues et dialectes, les religions, les modifications territoriales, et des cartes diverses significatives des formes prises par le nationalisme à cette époque, (1850-1920). Les cartes sont en noir et blanc. Les empires russe et ottoman y figurent.
L'auteur retrace l'histoire de l'Union Populaire Italienne (UPI), organisation périphérique du Parti Communiste Italien, en France. Cette organisation, s'appuyant sur les structures militantes de l'antifascisme en exil et inscrite dans une stratégie de soutien aux démocraties occidentales, avait pour objectifs d'intégrer et de rapprocher les émigrés italiens du pays d'accueil.
Historique puis activités (principalement aide aux exilés) en France de la Ligue Italienne des Droits de l'Homme de 1938 à la seconde guerre mondiale.
Histoire de la Ligue Italienne des Droits de l'Homme (LIDU), 1923-1934, organisation antifasciste particulière à l'émigration, créée en France par des interventionnistes de gauche. Son lien avec la Concentration Antifasciste, cartel de centre gauche, son rôle : aider matériellement et juridiquement les immigrés, les encadrer politiquement, lutter contre le fascisme. Analyse des causes de son échec relatif après une période de réussite (1931) qui avait fait de la LIDU la plus importante organisation de fuorusciti.
Présentation d'un instrument de travail précieux pour l'étude de l'engagement et de la participation politique au pays d'origine des Italiens émigrés en France : les dossiers individuels constitués par la police italienne à partir de 1896, mais, surtout entre 1926-1943, sur les citoyens «subversifs» opposés au fascisme et concernant 30 000 émigrés, répartis entre cinq catégories politiques : communisme, antifascisme, socialisme, anarchisme, républicain.