Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, durant le cycle de croissance forte, l'émigration maghrébine s'amplifie, surtout vers la France. Ensuite, durant la période de crise, elle poursuit sa croissance vers d'autres pays d'Europe. La crise révèle d'ailleurs que ces migrations de travail ne jouent pas seulement un rôle de régulation conjoncturelle du marché du travail, mais aussi un rôle de complémentarité structurelle de la main-d'oeuvre nationale, du moins sur certaines strates de ce marché; au point qu'un taux de chômage national important peut coexister avec un haut niveau d'emploi de travailleurs étrangers. Dans le même temps, le niveau de qualification professionnelle de la main-d'oeuvre maghrébine à l'étranger s'est élevé. Et la politique migratoire des Etats récepteurs s'oriente de plus en plus vers le recrutement de nouveaux travailleurs immigrés hautement qualifiés.
La migration internationale en direction des pays industrialisés s'amplifie. En Europe la part des résidents extra communautaires s'est accrue entre 1982 et 1991, et ce, malgré la crise économique. Mais cette migration a des spécificités diverses. En France il s'agit surtout de Marocains et de migrants en provenance des DOM-TOM. Aux Etats-Unis le nombre de Chinois, de Mexicains et de migrants très qualifiés augmente et malgré le contingentement, la pression migratoire des clandestins s'accentue. Le Japon s'ouvre aux Philippins et aux étudiants. La mobilité géographique des populations est un phénomène mondial, qui s'accentue dans certaines régions, soit sous l'effet d'une migration interne de proximité, soit au sein d'ensembles géo-économiques régionaux, plus ou moins constitués.
Les migrations internationales de travailleurs, l'exode des cerveaux et la pression croissante de la part des pays en voie de développement expriment le développement économique inégal et le moindre niveau de possibilités d'emplois dans ces pays. Dans le cadre de cette réflexion, c'est la question de l'exode des cerveaux qui est développée ici, pour montrer comment ce phénomène, qui se poursuit, voire s'amplifie durant la crise, ne doit pas être négligé lorsqu'on étudie les conditions d'un développement comprenant la perspective du plein emploi dans le monde. Dans ce but, l'auteur analyse l'état de la diffusion de la formation sur le plan mondial et constate que l'émigration à partir d'un pays moins développé est une ponction de valeur pour ce pays.
La recherche récente aux Etats-Unis aborde la théorie par ses aspects économiques. En France on s'interroge davantage sur les processus d'assimilation. La vraie question est plutôt celle qui lie frontière et Etat-Nation, ce qui implique aussi d'étudier les demandeurs d'asile et la résurgence des minorités ethniques. Si les frontières se déplacent, la pression migratoire se mondialise et les Etats-nations les plus solides iront former ensemble de nouveaux systèmes productifs. Cette restructuration étatique contrôlera la politique migratoire renforçant les migrations de frontière, la sélection des travailleurs et le statut infériorisé de plusieurs catégories de population.
A la lumière de la théorie de la régulation, cet article est une analyse économique des divers facteurs susceptibles d'influer sur le flux migratoire de populations du Sud et de l'Est vers les pays de l'Europe occidentale.
Prospective migratoire pour l'Europe. Pour répondre à la question d'une nouvelle vague d'immigration vers l'Europe l'auteur propose une analyse économique de la situation européenne fondée sur une approche régulationniste (rôle interventionniste de l'Etat-foyer) : persistance de la crise économique et du chômage, lente mise en place du nouveau système technique (NST), transnationalisation du capital productif. Il analyse les tendances du marché du travail et la pression à l'émigration en Europe de l'Est, Europe de l'Ouest et dans les pays méditerranéens.
Réflexion prospective sur l'éventualité de nouveaux flux migratoires vers l'Europe des Douze. Etude des potentialités d'émigrations économiques dans les pays caractérisés par le sous-développement (dynamique de l'accumulation, extension du capitalisme, sous-emploi, croissance démographique etc.). Etude de la conjoncture économique européenne susceptible de créer un appel de main-d'oeuvre étrangère (prémisse de fin de crise économique, stratification du marché du travail, nouveau système technique (NST) favorisant de nouveaux systèmes productifs, etc.).
A partir de l'analyse de la crise de 1920-1930 et de la crise économique actuelle, l'auteur montre comment les modes de régulation des Etats s'épuisent alors que l'extension des systèmes de production sur le modèle du capitalisme augmente et s'internationalise. La politique économique des pays dominants sont à l'origine de la pression migratoire qui va s'exercer sur l'Europe.
Analyse de l'évolution et des caractéristiques actuelles du marché du travail en France face à l'hypothèse d'une reprise économique vers la fin du siècle. Les causes prévisibles des difficultés de recrutement de la force de travail sont attribuées à trois facteurs étudiés dans le détail : l'épuisement des ressources de main-d'oeuvre entraînant une contraction du marché du travail à long terme, la stratification durable du marché du travail, l'évolution du mode de vie impliquant une moindre mobilité professionnelle et résidentielle de la force de travail. Le nouveau recours à l'immigration.
Politique migratoire et crise économique en France, Belgique, Luxembourg, Suisse : présentation de quelques hypothèses explicatives à partir des statistiques disponibles entre 1968-1987. Analyse du rôle structurel de la main-d'oeuvre immigrée, sa fonction dans la régulation du marché du travail et dans la restructuration économique.
En prenant l'hypothèse d'une issue capitaliste à la crise économique, une relance de l'investissement créateur d'emplois nouveaux serait dans la logique du procès continu de reproduction élargie du capital social. Cette relance concernerait plus particulièrement les formations sociales dominantes les plus soucieuses d'exercer un contrôle effectif du taux d'accumulation. Etant donné les prévisions (pour le tournant du siècle et dans ces formations sociales-là) de stagnation voire de diminution de la population active, et son vieillissement, les besoins en force de travail additionnelle ne pourraient sans doute être complètement satisfaits que par le recours aux migrations économiques, sachant que dans certaines formations sociales dominées résident de grandes potentialités d'émigration.
L'évolution des mouvements migratoires. Présentation de six études parues en France entre 1985-86 sur l'avenir de l'immigration et réflexion économique sur la possible reprise du flux migratoire. Hypothèse fondée sur l'analyse économique de la relance économique dans les pays ayant un mode de production capitaliste et sur l'évolution comparée de la démographie des pays industrialisés et en développement. Analyse des caractéristiques du marché du travail dans les pays capitalistes avancés, analyse de la surpopulation relative dans les pays en voie de développement. Prévision migratoire : migrations croisées, migration internationale de travailleurs et exode des cerveaux.