Analyse de la notion de mixité, confronte les définitions du dictionnaire (les institutions) aux pratiques des locuteurs qui construisent le sens des mots. L'auteur, en reconnaissant la mixité en tant que fait social généralisé, se consacre aux mixités matrimoniales et familiales et débouche sur la notion d'assimilation. Puis, il développe le thème des identités et des mixités personnelles, celui des mixités sociales et scolaires, avant d'analyser les mixités culturelles et la place réelle et symbolique qu'occupent les étrangers dans le modèle républicain français.
Le VIIe Congrès international de l'Association pour la recherche interculturelle (ARIC) organisé à l'université de Nanterre du 30 juin au 3 juillet 1999 portait sur "Savoir et enjeux de l'interculturel" et réunissait un large éventail de participants concernés directement mais aussi indirectement par ces enjeux. Les contributions sont regroupées en trois chapitres, Approches critiques, Présupposés, Créations. Un questionnement transparaît dans l'ensemble des interventions : quel est cet "interculturel" qui a imposé sa présence un peu partout, quels en sont les éléments constitutifs, qui mobilisent-ils, quels enjeux sous-tendent-ils et quels rapports sociaux construisent-ils ? L'ambition majeure des rencontres aura été de tenter de renouveler les approches de ce thème aux multiples facettes.
Depuis 1970, certains élèves semblent poser des problèmes particuliers et appeler des dispositifs spécifiques au sein de l'Ecole française mais l'on ne sait pas exactement de qui il s'agit. La recherche du mot juste pour les désigner est perceptible dans les textes officiels. Leur catégorisation problématique interroge l'Ecole de la République.
Si elle ne se limite pas à la fraternité, l'alliance du couple mixte incarne à sa manière les deux autres principes républicains : la réflexion sur la liberté d'épouser qui on veut traverse ce livre. Mais dans une société qui pose l'égalité de tous les individus, que signifie le fait que certains mariages et non tous soient perçus comme mixtes ? Le regard sociologique interroge cette réalité multiple, à la charnière du public et du privé. Les couples mixtes permettent de comprendre les dynamiques de n'importe quel couple d'êtres humains qui doivent ajuster leurs comportements et leurs idées pour vivre ensemble. Cet ouvrage est une des premières synthèses sur la question de la mixité conjugale. Qu'il s'agisse des statistiques ou des conditions juridiques, de la terminologie employée ou des représentations véhiculées par la presse, des pratiques des langues dans les familles, de l'intégration des étrangers par le mariage, de la remise en cause d'idées reçues - par exemple sur le divorce - ou de la comparaison avec des couples « non mixtes » (y compris des couples homosexuels), les approches quantitatives et qualitatives se font écho.
Cet ouvrage analyse les fondements de la notion de mixité dans le couple, les statistiques, les conditions juridiques, les représentations véhiculées par la presse, les problèmes de langue des familles, l'intégration des étrangers par le mariage. Il compare la situation des couples dits mixtes à ceux qui ne le sont pas. La situation dans d'autres pays d'Europe, celle des couples homosexuels, la question de la parenté, celle du divorce, sont aussi analysées.
Si le caractère figé des représentations de l'immigration dans la presse écrite n'est plus à démontrer, lorsque l'on aborde les pratiques langagières sur le terrain, la question est loin d'être si bien documentée. Cet article confronte un rapport écrit portant sur la scolarisation des élèves « enfants d'immigrés » et un ensemble d'entretiens d'instituteurs travaillant en Zone d'Education Prioritaire (ZEP), afin de comparer les images du public scolaire qui s'en dégagent. La comparaison montre que si le terme « immigré » est fréquent dans le rapport, il est pratiquement inexistant dans les entretiens mais que les mots du lexique ordinaire (enfant, élève) employés tant à l'écrit qu'à l'oral, se spécialisent finalement pour devenir en soi des actes d'exclusion ou d'intégration.
La langue crée et maintient certaines identités, en valorisent d'autres, en liaison avec les classes sociales. Ceci est très vrai lorsque l'on parle des langues immigrées. L'auteur présente les représentations de l'immigration dans cette appellation et dans les termes «immigré» et «immigrant» relevés dans le dictionnaire, ainsi que la terminologie utilisée dans le système scolaire en France, dans les dispositifs mis en place pour accueillir les enfants de migrants : Enseignement des langues et cultures d'origine (ELCO), Classe d'Initiation à la langue française (CLIN), Classe d'Adaptation (CLAD).
Une enquête a été menée en 1971 puis en 1992 (c'est-à-dire les générations issues de l'immigration) auprès des membres d'une association de femmes originaires des Etats-Unis, épouses d'Européens en France. Cette enquête révèle les problèmes du mariage mixte et la rivalité pour l'appropriation des enfants : transmission de la langue d'origine, de la religion, de la culture.
Analyse de discours, par une équipe de chercheurs, d'un enregistrement sonore dans une Classe d'Initiation (CLIN) d'une "leçon d'antiracisme" qu'avait organisée l'institutrice lors de la présentation des élèves à l'observateur. Un incident intervient dans la classe à l'apparition du terme "Arabe" et les auteurs retracent la situation, l'observation et l'interprétation autour de l'item.
Un incident observé par un chercheur dans des classes de mise à niveau fournit l'occasion d'analyser les interactions dans la classe et l'intervention pédagogique au sujet du racisme pour interpréter, à partir d'une analyse distributionnelle du langage utilisé, les postures énonciatives de chacun des locuteurs et les effets de sens produits autour de la valeur référentielle du mot "arabe".
Le bilinguisme est un thème relativement neuf en France. Les langues se jouent dans la relation de couple et les relations enfants-parents. Dans les familles tout entières émigrées le bilinguisme est le plus souvent introduit dans la famille par les enfants scolarisés en France. Dans les familles "linguistiquement mixtes", ce sont au contraire les parents qui introduisent une pratique bilingue à la maison. La problématique se déplace donc en fonction du déplacement du lieu et des acteurs.
Intéressante analyse documentaire qui montre comment une catégorie au départ professionnelle (OS) a pu être transformée en catégorie sociale (les OS immigrés). Cette analyse associée à une recherche de terrain (les OS de la Régie Nationale des Usines Renault (RNUR) montre que l'association de la notion de travailleur non qualifié et celle d'étranger ou d'immigré est très ancienne. Elle révèle aussi les thèmes dominants qui sous-tendent les préoccupations des décideurs et chercheurs pendant ces quarante dernières années. Elle débouche enfin sur une réflexion sur les effets sociaux de ces classifications.
Dans les familles bilingues-familles étrangères ou familles mixtes-les enfants sont-il nécessairement bilingues. Commentaire des résultats de recherches de terrain en vue de quelques éléments d'analyse sur statut et image sociales des langues, stratégies langagières et marques d'appartenances-familiale et culturelle-dans le discours des enfants confrontés à un double héritage linguistique.