Notre recherche s'inscrit dans le cadre d'une sociolinguistique qualitative. Elle porte sur 18 locuteurs (dix familles rencontrées), migrants d'origine malienne, vivant en France depuis vingt à trente ans, et pratiquant en France deux langues : le Bambara et le Français. Pour certains de ces locuteurs, le Bambara (langue véhiculaire au Mali) n'est pas la langue première. C'est la langue cependant qu'ils pratiquent en France avec leurs compatriotes et qu'ils ont transmise à leurs enfants. Notre objet a été de comprendre l'expérience langagière en migration de ces migrants et de déterminer notamment tous les facteurs qui peuvent influer sur les " choix " (le terme pose problème) faits en matière de transmission des langues. Pour ce faire, l'un de nos objectifs a été une mise au point méthodologique et théorique, à la fois linguistique et sociologique.Elle a fait l'objet de notre première partie. Une connaissance préalable du parcours migratoire et de la biographie linguistique des migrants rencontrés est nécessaire à la compréhension, ainsi qu'une mise en perspective avec d'autres migrations originaires d'Afrique sub-saharienne. Cette présentation descriptive fait l'objet de notre deuxième partie. Il nous a été alors possible d'analyser les discours recueillis auprès de migrants, rendant compte de leur expérience migratoire et de leur expérience langagière en migration. C'est l'objet de notre troisième partie. L'analyse des entretiens nous fait utiliser les outils mis au point par l'analyse de discours d'une part, et la praxematique d'autre part, et utiliser des éléments de la théorie de renonciation, de la pragmatique. Dans la mesure ou nous considérons ces entretiens comme de véritables interactions ce qui pourrait sembler de l'éclectisme méthodologique est en fait conditionné par le type d'approche choisi : une approche socio-linguistique (sociologie et linguistique).(Présentation de l'auteur)