...Aujourd'hui les réfugiés sont traités comme des coupables et enfermés dans des camps. S'agit-il d'une réponse à un envahissement migratoire ? D'une réaction inéluctable à la crise économique ? De l'effet d'une xénophobie populaire exacerbée ? L'auteur écarte ces interprétations pour soutenir la thèse d'une transformation de nos cultures politiques sous l'effet d'une xénophobie de gouvernement qui stigmatise l'étranger comme problème, risque ou menace... (extrait de la quatrième de couverture).
En un demi-siècle, la politique du droit d'asile se retourne en son contraire, aboutissant aujourd'hui non seulement au rejet de la quasi-totalité des exilés demandant l'asile, mais aussi à la disqualification sociale de cette population. Comment expliquer ce retournement ?...
Annoncé le 8 mars 2007, le ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement est bien là. Sera-t-il éphémère ou durable ?
Les camps pour étrangers ou " combattants ennemis " sont des institutions fort diverses. De l'accueil des réfugiés et des migrants à la " guerre " contre le terrorisme international, des techniques répressives communes, et parfois anciennes sont employées et les centres d'internement administratif se multiplient à l'intérieur comme à l'extérieur de l'Union européenne. Politologues, philosophes, sociologues et juristes analysent l'histoire de ces camps et les mécanismes qui y sont à l'oeuvre à travers les exemples de Lampedusa, des camps sahariens, afghans et de Guantanamo etc. Ces analyses sont accompagnées de documents, de témoignages, de photographies, d'un carnet d'adresse sur le monde associatif.
L' Europe politique offre une figure spécifique au regard des efforts actuels pour multiplier en son sein et chez ses voisins les dispositifs de regroupement forcé et d'enfermement des exilés (demandeurs d'asile, réfugiés, sans-papiers, clandestins....). La nouveauté réside moins dans l'existence de ces dispositifs que dans la facilité avec laquelle ils sont affichés dans l'espace public, comme instruments ou finalité de politiques publiques. Ceci révèle une transformation profonde des cultures européennes et de la gouvernance à l'égard des exilés, autrefois victimes à aider, aujourd'hui coupables menaçants. Hors cette convergence européenne, souvent imputée aux opinions publiques, passe par trois processus dont on peut montrer l'origine élitaire : la spirale du rejet des demandes d'asile, le tournant national sécuritaire à l'égard des étrangers et l'harmonisation européenne de la lutte contre l'immigration sous couvert de "justice, liberté, sécurité" (JLS). Les cultures politiques européennes se transforment ainsi sous l'effet de la montée en puissance d'une xénophobie de gouvernement. (résumé de la revue)
« La plupart des hommes politiques relayés par les medias accréditent l'idée que 70 pour cent à 99 pour cent de faux réfugiés frapperaient aux portes de l'Europe. Et tout le droit de l'asile - règles, décisions, jurisprudence - édifié par de savants juristes laisse croire qu'il existe une définition claire du réfugié et une procédure efficace permettant de l'identifier. Il n'en est rien. Le droit de l'asile est vide, le réfugié un concept juridiquement indéfini et le terrain livré à des interprétations politiques. Cet article s'attache donc à analyser la procédure d'examen des demandes d'asile et les procédures d'évaluation de l'identité de réfugié. » (Résumé de la revue)