Réflexion autour du théme "vivre ensemble tout en étant différent".
Constatant comme Habermas l'épuisement historique de l'Etat-nation essentiellement lié à l'autonomie du système économique et à la distance entre politique et société civile, l'auteur s'interroge sur la possibilité de bâtir à un niveau européen ce qui ne l'ai plus au niveau national.
L'ouvrage rend compte d'un dialogue entre Khosrokhavar et Touraine dans lequel ce dernier parle de son itinéraire d'intellectuel et ajoute quelques réflexions sur la modernité. Selon Touraine c'est l'exigence d'affirmation de soi (en termes ethiques et culturels plutôt que sociaux) qui prime dans l'espace public, que se soit pour le mouvements des femmes ou les sans papiers.
Pour cet auteur, les problèmes de migration ne devraient pas être considérés selon des termes culturels. La migration n'est pas une rencontre entre deux cultures, mais un processus par lequel un individu ou un ensemble d'individus essayent de combiner des éléments de la société et de la culture de départ avec des éléments de la société et de la culture d'arrivée. De plus, ce mouvement individuel a des caractéristiques propres, puisqu'il porte, généralement, à la fois une mobilité descendante et une mobilité ascendante. Le migrant n'entre pas dans une culture et dans une société, il entre dans un ensemble, peu intégré, à la fois de traits culturels globaux ou globalisés, d'institutions nationales, de marché ou de groupes primaires qui, généralement, transmettent des valeurs culturelles tout à fait différentes de celles de la culture de masse. Une migration est un passage d'une société où les sous-systèmes sont faiblement différenciés à une société à plus forte différenciation des sous-systèmes. De plus, à l'heure actuelle, dans les pays de type Ouest-européens, un obstacle à l'intégration des immigrants ou de leurs familles vient de ce qu'ils doivent s'intégrer dans un milieu en désintégration, où, il ne s'agit pas de prendre des rôles sociaux. Par conséquent, le chercheur avance l'hypothèse du déclin et de la tendance à la disparition du racisme.
Cette réflexion sur le concept : identité en sociologie prend pour point de départ l'appel à l'identité. Cet appel, qui est l'antithèse de la vie sociale, se manifeste à divers niveaux, celui des individus, des communautés, des Etats. Ses aspects contradictoires sont étudiés à travers l'histoire des sociétés (nationalisme, universalisme) et la pratique sociale (l'appel à l'identité étant considéré comme la première phase des mouvements sociaux) défensives, d'exclusion ou offensives.