A partir de l'ethnicité, l'enjeu que l'auteur a voulu souligner est ici la construction des populations de l'immigration, en tant que minorités. La spécificité de la recherche par rapport à l'étude de la violence en milieu scolaire se propose de saisir cette ethnicisation dans une approche locale des phénomènes dans laquelle elle prend sens. C'est-à-dire que l'attention a été portée uniquement sur deux zones géographiques : les quartiers nord de Marseille et Arles (Paris servant de comparatif). Au-delà de la seule unité "établissement scolaire", l'auteur a cherché à mieux comprendre la relation école-quartier en étendant son analyse aux quartiers environnants, par une étude du sentiment d'insécurité des habitants, un état des lieux du partenariat et l'observation des réseaux de délinquance des mineurs. L'auteur s'est ensuite interrogé sur l'évolution des modes de socialisation entre pairs et les formes de construction identitaire des jeunes, en étudiant les conditions d'apparition des thèmes ethniques sous l'éclairage de la question des délinquances juvéniles à travers deux axes : l'axe structurel, modes de traitement et de production institutionnelle de l'ethnicité et l'agir ethnique, modes individuels et groupaux des construits ethniques. Enfin il a observé les modes de socialisation juvéniles à l'aide de trois indicateurs : l'école, le quartier et le hip-hop.
Un sentiment d'insécurité est actuellement présent dans un certain nombre de collèges français. Quelle que soit la montée réelle des délits, ce sentiment participe plus d'une ambiance incivile que d'une logique délictueuse. C'est cette crise de la civilité scolaire que l'article tente de décrire et de comprendre. Il s'agit essentiellement d'une crise d'identité forte, tant chez les élèves que chez les enseignants.