A partir de l'analyse des statistiques démographiques des Chinois présents au Danemark, du regroupement familial, de la présence des demandeurs d'asile et des migrants en situation irrégulière, de la migration de travail et de l'entrée en Europe avec un visa étudiant, cette étude montre que les migrants ne sont pas spécialement attirés par les avantages garantis par les systèmes sociaux des Etats-providence, mais plutôt par une demande de main-d'oeuvre émanant de marchés du travail segmentés proposant de faibles avantages sociaux. Par ailleurs, dans les Etats-providence où la réglementation a un poids très important, ces marchés de travail segmentés sont peu développés et l'offre d'avantages sociaux, tels que l'éducation gratuite, n'a d'attrait que pour la seule main-d'oeuvre très qualifiée.
La recherche dans différents pays européens confirme que la majorité des premiers immigrants chinois en Europe sont originaires d'un petit nombre de cantons de la province du Zhéjiang, au sud de Shanghaï. Mais les interrogations portant sur le «quand», le «pourquoi» et le «comment» du déclenchement de l'immigration et sur son ampleur demeurent sans réponse. Dans le but de clarifier ces thèmes, le recours aux sources locales chinoises représente un apport significatif d'informations. Cet article contient la traduction d'un chapitre de la "Qingtian County Gazetteer", afin de donner un exemple des informations concernant l'émigration qui peuvent être trouvées dans ce type de source locale chinoise. Ces informations sont analysées, et malgré quelques problèmes concernant leur origine et leur fiabilité, elles démontrent l'intérêt des sources locales chinoises pour la connaissance du phénomène Qingtian dans les migrations en Europe.