La République de Malte, située à mi-chemin entre le continent européen et l'Afrique, est depuis toujours à la croisée des circuits migratoires. Avec l'élargissement du 1er mai 2004, Malte est devenue une des portes d'entrée de l'Union européenne pour des centaines de personnes qui échouent par choix ou plus souvent par hasard sur ses plages. Pour faire face à ce phénomène, les autorités maltaises ont mis en oeuvre une politique d'enfermement systématique des étrangers qui arrivent irrégulièrement, y compris lorsqu'il s'agit de demandeurs d'asile. Les conditions matérielles de détention ne répondent pas aux standards minimums en matière d'hygiène et de respect de la vie privée. Ceux qui sollicitent l'asile sont soumis à un régime incompatible avec les normes internationales. Par ailleurs, même si Malte accorde un certain nombre de permis de séjour à caractère humanitaire, la sortie des "camps" ne se traduit pas par une intégration du pays, où aucune politique d'accueil des réfugiés n'est organisée. La plupart d'entre eux rejoignent donc d'autres pays de l'UE où ils ont vocation à devenir sans-papiers. Mais c'est bien de l'Union européenne que dépendent les solutions pour éviter que Malte ne transforme sa politique de contrôle des frontières en machine répressive aux seules fins de dissuader les réfugiés. (résumé de la revue)