Dans le contexte de la mondialisation la mobilité internationale de la main-d'oeuvre s'est accrue alors que l'exploitation des travailleurs et la déréglementation se sont intensifiées. Les pratiques actuelles concernant la migration de travail représentent des dilemmes politiques fondamentaux pour les Etats, les partenaires sociaux et la société civile alors que de nombreux pays ont dressé de plus en plus d'obstacles à l'entrée légale des travailleurs migrants, tout en tolérant la présence de migrants irréguliers, surtout ceux travaillant dans des secteurs mal payés et où les nationaux font défaut. Le lien qui est fait entre migrants, phénomène migratoire et criminalité semble être renforcé par l'utilisation de la terminologie "migrants illégaux" et "lutte contre la migration illégale", ce qui débouche sur une augmentation de la discrimination. De fait, la réglementation de la migration et du marché du travail doit être renforcée et les instruments internationaux existants concernant la migration devraient servir de guide mondial cohérent pour les politiques migratoires tant nationales qu'internationales. L'OIT propose ici cinq piliers clés pour l'élaboration de politiques nationales basées sur des normes viables et souligne le rôle essentiel des partenaires sociaux et des organisations de la société civile pour que les gouvernements aient une approche de la migration reposant sur des normes crédibles et viables.