Préoccupation des socialistes utopistes, de quelques industriels philanthropes et/ou paternalistes, de notables réformistes et, enfin, de l'Etat, l'habitat social est progressivement structuré, organisé et planifié au cours des XIXe et XXe siècles. Mais après avoir suscité l'enthousiasme des Français, nombreux pendant les années 60 à vouloir accéder aux nouveaux logements collectifs disposant du confort moderne, les grands ensembles seront ensuite l'objet de toutes les désillusions. Loin d'être aussi radieuses que prévu, les cités HLM se voient alors désertées par les classes moyennes. (Présentation de l'éditeur)
Depuis une quinzaine d'années, le discours sur la ville se focalise sur le problème des " banlieues ". Ces territoires à la lisière des villes, longtemps convoités par les catégories sociales aisées, serviraient aujourd'hui de réceptacle à tous les maux dont souffre notre société : lieux symboliques de la crise sociale, ils incarneraient la misère et l'exclusion, la violence et le risque de ghetto, l'échec urbanistique et la médiocrité architecturale. On peut penser que la question urbaine, posée par l'existence de quelques banlieues " difficiles ", est l'équivalent de ce que l'on appelait au XIXe siècle la question sociale. L'auteur montre dans cet ouvrage qu'il n'existe pas une banlieue unique, mais plutôt des territoires périurbains qui agglomèrent une grande diversité de lieux, d'activités et de populations (banlieue aisée/banlieue résidentielle...). Puis il présente les processus de ségrégation sociale et spatiale auxquels sont confrontées les banlieues " sensibles ", ainsi que la spirale d'exclusion et de précarisation dans laquelle les populations sont engagées. Il démontre cependant qu'il est quelque peu excessif de comparer les quartiers périphériques dégradés des villes françaises aux ghettos noirs américains. Il s'interroge enfin sur l'existence ou non d'une culture de banlieue. (Présentation de l'éditeur)