Survol de l'historique des migrations de main-d'oeuvre étrangère en France entre 1891-1936 dégageant les spécificités de cette époque et leur similitude avec celles de l'après seconde guerre. Deux périodes sont distinguées : celle du "laissez-faire" évoluant vers une immigration organisée (pré-guerre et guerre), celle du boom suivi de la crise économique (entre deux guerres). L'auteur montre que la législation, la politique migratoire, et les flux étaient tributaires des caprices de l'économie française, et analyse le lien subtil qui associait les intérêts des employeurs et les décisions de l'Etat.

Dans la mesure où les définitions reflètent les préoccupations des auteurs, du contexte et du milieu, l'utilisation des statistiques est rarement neutre. L'auteur a essayé de mettre en exergue les raisons pour lesquelles l'immigration est un exemple pertinent de l'usage et des possibles abus statistiques. La population etrangère est en fait difficile à saisir en termes de stock et de flux.

Cet article analyse la loi de 1932-08-10 qui avait pour but de limiter, dans une période de crise économique, l'emploi des travailleurs étrangers en France. Examen de la genèse de cette loi à travers la législation appliquée à la fin du XIXème siècle, la politique d'immigration suivie pendant la première guerre mondiale et la loi adoptée en 1926. La deuxième partie est consacrée au débat dans l'opinion et à la Chambre des Députés, au détail de la loi elle-même et à son application. Par la suite, cette loi a été complétée par un arsenal législatif destiné principalement à la défense des classes moyennes. Le bilan de la période montre en effet que ce sont surtout les industries et les régions les plus touchées par la crise économique où la réduction du nombre des travailleurs étrangers a été la plus forte. En fait, le maintien d'une main-d'oeuvre étrangère importante démontre comment de provisoire celle-ci est devenue un élément indispensable, permanent et structurel de l'économie française.

Synthèse sur les différentes sources statistiques concernant l'étranger et sur l'utilisation plus ou moins objective de ces données. Quelques exemples sont donnés sur la délinquance, l'éducation, le chômage, et la protection sociale en France.

Evolution de la population active de Maghrébins en France dans les recensements entre 1921-1975 : taux d'activités, catégories socio-professionnelle, répartition géographique.

Cette étude du marché du travail sur la main-d'oeuvre étrangère en France, immédiatement avant et après la crise économique, est composée de tableaux statistiques, accompagnés de quelques commentaires sur le déplacement général de la main-d'oeuvre, les modifications de qualification et de distribution par branche industrielle.

Après avoir étudié le débat concernant la stratification du marché du travail dans la période d'après guerre aux Etats-Unis et rappelé les analyses néoclassiques, la première partie est consacrée à la genèse de l'école dualiste, à son essor, à ses variantes et à une estimation de sa contribution. La nécessité d'une analyse dynamique est confrontée par la seconde partie concernant l'évolution du stock de travailleurs étrangers en France, les changements dans la qualification et dans les diverses activités économiques durant la période ayant précédé et surtout suivi la crise économique.

Dans une 1ère partie de caractère méthodologique, les auteurs analysent les méthodes pour passer d'une comptabilité en temps de valeurs à une comptabilité en temps de travail; puis ils expliquent comment ont été construits les tableaux en temps de travail pour 1968, en 15 et 29 branches et en tenant compte ou non de l'amortissement ou de la formation brute de capital fixe; enfin, cette partie s'achève sur l'explication du processus permettant le calcul de coefficient de dépendance pour les diverses branches. La 2ème partie est consacrée aux résultats concernant les tableaux en 29 branches pour 1968, puis après avoir fait une évaluation des conséquences de l'agrégation en 15 branches, le dernier chapitre tente une évaluation pour les tableaux en 15 branches de la variation de la dépendance entre 1963 et 1968 pour l'ensemble des travailleurs étrangers : Algériens, Espagnols et Portugais en France.