Historique du mot et du concept de racisme.
Cette étude met l'accent sur la place particulière de la région Ile-de-France pour comprendre les trajectoires des Sri-Lankais dont l'accueil est plus communautaire qu'institutionnel. L'auteur a interrogé des personnels de l'action sociale, de la santé et de l'enfance et a reconstitué les trajectoires de trente Sri-Lankais en montrant leurs conditions de vie (logement, emploi, vie familiale). Etude de la surexploitation de cette population très endettée à l'arrivée, dépendante de ses réseaux communautaires
L'idéologie raciale existe sans avoir vraiment besoin (même si elles lui rendent service) de différences naturelles "réelles". Le racisme ne part pas des des différences physiques mais il s'en sert et peut les créer au besoin. La notion idéologique de la race tirait sa justification de la notion scientifique. La pensée raciste tenait en fait pour certitude qu'il existe des races biologiquement fondées. Or, la fin de cette certitude ne fait pas disparaître les pratiques et des discours racistes. C'est la culture essentialisé qui donne de nouveaux matériaux à l'établissement et au maintien d'une différence inégalitaire irréductible.
Citoyenneté ; civilisation ; community ; exclusion sociale ; exotique/exotisme ; mariage mixte ; multiculturalisme ; nativisation ; pangermanisme ; personnalité opprimée ; racisation ; racisme adjectivé ; régularisation ; syncrétisme ; territoire ; territorialité
Introduction au premier fascicule d'une publication rédigée par des chercheurs et universitaires de diverses disciplines des sciences humaines et sociales en vue de proposer une revue analytique, historique et critique du lexique relatif aux relations interethniques, notamment en France. L'auteur montre la nécessité d'une telle entreprise tant du point de vue heuristique et théorique que du point de vue d'une sociologie du langage ou de la connaissance.
A partir d'une recherche menée en Guyane entre 1982 et 1987, l'auteur aborde la question migratoire dans la société guyanaise. La plupart des populations en Guyane ne sont pas autochtones, sauf quelques tribus amérindienne. Dans cette société d'immigration permanente, le paysage socio-culturel est en voie de créolisation permanente. Avec la croissance économique des années 1960-70, le rôle des étrangers a été décisif dans la transformation du paysage urbain : l'espace urbain n'a pu absorber la nouvelle poussée démographique et certaines zones de Cayenne ont été squatterisées et bidonvillisées. Depuis 1986 la question de l'immigration et de l'accueil de réfugiés politiques en Haïti et en Guyane n'a pas été au centre du débat politique malgré les échecs dans la politique d'accueil de la période précédente.
Le texte présente synthétiquement les approches françaises du fait migratoire. Il pose ensuite quelques jalons pour l'étude des changements, des emprunts, des innovations propres aux minorités immigrées en France. L'auteur propose de faire l'inventaire des lieux de métissage et de commerce (école, stades, club sportifs), de rechercher les manifestations de "génération" évoquées par Michel de Certeau (style vestimentaire, langage, musique), d'observer les phénomènes de "rétrécissement" de certains lieux de rencontre comme le syndicat ainsi que repérer les lieux où les étrangers sont donneurs plus que preneurs, tels les restaurants ethniques ou les marchés (Belleville et Aligre à Paris).
Les étapes de l'immigration haïtienne à New York sont ici examinées, tout particulièrement à partir des vagues massives des années Soixante. C'est seulement après avoir acquis une visibilité linguistique francophone/créolophone malgré eux, dans les années Quatre-vingt, que les Haïtiens sont devenus l'objet de controverses étasuniennes au sujet des boat-people ainsi que du SIDA. Face à cette stigmatisation les enfants issus de cette immigration semblent avoir choisi la voie d'une identité caribéenne anglicisée et qui échappe au mythe du retour au pays.
Aux Etats-Unis dans les années Soixante un programme d'action positive a été mis en place à l'intention des Noirs, des "Orientaux", des Amérindiens, des Latino-Américains ainsi que des femmes en général. Les programmes d'action positive auraient apporté des progrès réels pour les Noirs, même s'ils ont été abandonné par l'administration Reagan. Au Canada, tout particulièrement au Québec, les mesures contre les discriminations ont précédé la voie de l'action positive à l'américaine. La conception des droits de la personne qui régit autant les programmes anti-discriminatoires que ceux dits d'action positive, de nos jours, reste marquée par le principe anti-féodale de l'abolition de l'ancien régime. La répartition inégale de la richesse et des privilèges entre différentes collectivités dépend des mécanismes discriminatoires pour se réaliser : eliminer la discrimination implique la répartition inégale.
Les différentes vagues migratoires italienne, espagnole et algérienne dans la banlieue lyonnaise (Villeurbanne et Vénissieux) présentent quelques caractères communs. En fait, pour saisir chaque mouvement migratoire il faut remonter au groupe villageois, à la sociabilité familiale et de voisinage. Par exemple, à Villeurbanne les principax villages des migrants originaires de la province de Frosinone (Ciociari) ne sont pas les mêmes qu'à Vénissieux. Le rôle très structurant de la communauté villageoise et les différents patois soulèvent multiples interrogations autour de la notion de nationalité et de langue d'origine.
Le texte présente les modalités de catégorisation et de distinction ainsi que les pratiques de nomination et de classement qui séparent et unissent les juifs ashkénazes et sépharades des autochtones francophones et anglophones de Montréal.
En faisant l'histoire et l'historique des migrations l'auteur met à plat deux logiques rendant compte du statut social, du statut juridique de l'étranger et de son identité culturelle aux Etats-Unis et au Canada (Québec). Ces logiques interviennent aussi dans l'intégration au pays d'accueil.
Dans la mesure où les définitions reflètent les préoccupations des auteurs, du contexte et du milieu, l'utilisation des statistiques est rarement neutre. L'auteur a essayé de mettre en exergue les raisons pour lesquelles l'immigration est un exemple pertinent de l'usage et des possibles abus statistiques. La population etrangère est en fait difficile à saisir en termes de stock et de flux.
La situation sociale et juridique des étrangers entre la fin du 15e siècle et la fin du 18e siècle n'est pas très homogène en Bretagne. Dans les villes maritimes telles Nantes, des communautés nationales espagnole, hollondaise, anglaise entretiennent des relations régulières avec leur pays d'origine. La plupart de ces étrangers sont venus faire des affaires et ont des privilèges reconnus. Ces villes hébergent aussi beaucoup d'artisans, comme les Italiens pour le travail du verre. Même si le souci du commerce en temps de paix amène au respect des traités internationaux, certains étrangers peuvent se retrouver dans une situation délicate, notamment lorsque la politique interne du gouvernement accentue leur qualité de non-originaires.