La position sociale des populations d'origine immigrée se caractérise par le cumul de nombreuses inégalités. L'auteur explique comment la littérature sociologique appréhende l'incorporation des courants migratoires dans les sociétés d'accueil et comment elle distingue les différents facteurs explicatifs d'une intégration plus au moins réussie. En France, ce sont les immigrés originaires du Maghreb - tant ceux de la première que de la deuxième génération - qui se heurtent aux difficultés les plus importantes. (Résumé de la revue).
Traite des questions de scolarisation et d'insertion professionnelle des enfants d'immigrés à partir d'un séminaire du LASMAS (CNRS) "Formation, insertion et carrière en Europe". Un article de R. Silberman et I. Fournier présente la situation des enfants d'immigrés sur le marché du travail et les mécanismes de discrimination dont ils pâtissent ; l'article de M. Timera analyse le rapport entre les logiques familiales et communautaires et la scolarisation des jeunes filles originaires d'Afrique noire en France ; R. D. Alba, J. Handl et W. Müller présentent les inégalités ethniques dans le système scolaire allemand. Un entretien avec Gérard Noiriel, historien, sur l'immigration dans la société française et une bibliographie complètent ce dossier
Les enfants d'immigrés sont-ils victimes d'une discrimination sur le marché du travail ? Deux groupes se dessinent. Les jeunes originaires de l'Union européenne (notamment Portugais) valorisent majoritairement des formations professionnelles susceptibles de fonder une mobilité ouvrière. Ceux originaires du Maghreb (notamment Algériens) issus de formations plus souvent générales cumulent des difficultés qui peuvent nourrir des conflits et un processus de discrimination à l'embauche (résumé de la revue)
Dans cet article, l'auteur pose la question des sources, des indicateurs et des catégories statistiques susceptibles de rendre compte d'espaces de référence pluriels et d'inspirer des modèles de trajectoires dans le temps. Mais les mobilités sociales et professionnelles des immigrés suscitent des intérêts inégaux dans les enquêtes françaises et nord-américaines. La naturalisation, la cohabitation de différentes générations immigrées rendent difficiles traitements et interprétations. Les études en termes de stocks de migrants s'ajustent souvent mal à celles en termes de flux migratoires.
Analyse statistique secondaire des déterminants de la position des enfants d'immigrés sur le marché du travail. Le système scolaire d'une part, le marché du travail, d'autre part "criblent" les enfants d'immigrés en fonction de l'origine sociale et du niveau d'éducation des parents. Le rôle de la variable d'origine nationale est complexe et non univoque.
Ce dossier fait le point sur la place des femmes dans le flux migratoire et présente les difficultés spécifiques des femmes immigrées en France : analphabétisme, éclatement de la communauté culturelle, mais aussi : contraintes liées au droit de la famille notamment pour les femmes maghrébines, très souvent en contradiction avec la loi française (répudiation, polygamie...) Il insiste également sur le rôle essentiel des femmes dans les processus d'intégration des familles : aide à la scolarisation, transmission du patrimoine culturel d'origine, création de lieux d'échange entre différentes communautés et précise l'action du SSAE en direction des femmes.
La féminisation de la population étrangère, en France qui suscite un intérêt nouveau, est attribuée à la persistance, voire à l'intensification des entrées des familles en dépit des freins mis à l'immigration de main-d'oeuvre. Une étude approfondie des statistiques révèle une réalité plus complexe : l'accroissement du nombre de femmes est due pour une part limitée à un apport récent du regroupement familial; l'immigration des femmes n'est pas nouvelle et il ne s'agit pas d'un phénomène croissant, traduisant des changements de comportement.
Le débat sur l'intégration aujourd'hui en France est, pour partie, centré sur la famille. En marge d'un débat où données statistiques et réalités sociologiques sont souvent malmenées, l'auteur se propose d'examiner comment et quand se constituent les familles au cours du processus migratoire, quels sont les caractéristiques et comportements de ces familles et quels enseignements on peut en tirer du point de vue de l'impact des politiques migratoires en matière familiale.
Cet exposé présente les fondements de l'appareil statistique français sur l'immigration. La première caractéristique est son ancienneté, le dénombrement des étrangers étant pratiquement contemporain de la mise en place des recensements modernes (1851). Sa seconde caractéristique est d'être pour l'essentiel lié à l'administration centrale.
Analyse critique des données statistiques actuelles sur le devenir des communautés issues de l'immigration en France. L'auteur propose la construction d'un autre objet de recherche introduisant à côté d'indicateurs fréquemment utilisés, d'autres indicateurs, à titre d'exemple : la double appartenance, le double espace (pays d'origine ou pays d'arrivée), la notion de réseaux (seule actuellement la famille est appréhendée), les comportements de consommation et d'épargne etc...
Cet ouvrage présente une réflexion globale sur le phénomène mondial des migrations clandestines. Il analyse plus particulièrement l'exemple américain et français, l'expérience française de régularisation de 1981-1982, et s'interroge sur le bien-fondé de la politique migratoire européenne.
L'auteur pose la question : la discrimination, dont sont l'objet les femmes immigrées sur le marché du travail est elle due au fait qu'il s'agit de femmes et d'immigrées : Tableaux statistiques.