Au moment où les affaires d'asile, accordé ou refusé dans des églises à des immigrés clandestins, défrayent régulièrement la chronique, et à l'heure où l'asile politique connaît sa plus importante réforme depuis l'après-guerre, cet ouvrage propose une réflexion sur les origines et l'évolution moderne de cette notion si controversée. Procédant à une analyse historique, politique et juridique de la question, il montre, en particulier, que le droit d'asile a toujours été l'objet de contestations, quelles que soient les époques. Il met néanmoins en évidence le processus continuel de restriction qui n'a cessé de l'affecter depuis le droit d'asile quasi-absolu des temples antiques jusqu'au droit moderne de l'Etat, discrétionnaire et unilatéral.
Depuis un an, la France, terre d'asile politique, redécouvre sa vieille tradition d'asile chrétien. Or, c'est dans le religieux qu'il faut chercher l'origine de toutes les formes d'asile. Pourtant, l'asile religieux n'est qu'un héritage culturel du christianisme, et de nos jours il n'a plus le moindre fondement juridique, apparaissant à ce titre comme une pratique illégale. De nos jours, l'accueil des étrangers tend à se réduire dans le cadre d'une politique étatique restrictive, et cette situation que la paupérisation ou l'instabilité politique de certaines régions du monde rend quelquefois dramatiques peut conduire l'Eglise à faire renaître son rôle de médiateur sur le terrain politique.
Histoire du droit d'asile, variant au gré de l'intensité du flux migratoire, des politiques des pays d'accueil. L'asile politique est une prérogative de l'Etat depuis la convention de Genève de 1951.