Victimes de génocide et d'ethnocide depuis leur colonisation par les puissances européennes, les peuples autochtones ont souvent représenté les groupes les plus défavorisés dans la plupart des pays concernés, avec une diversité de situations d'un pays à l'autre ainsi qu'à l'intérieur d'un même pays. Dans les années soixante-dix, à l'époque de la première conférence internationale consacrée aux peuples autochtones, les politiques nationales visaient encore à l'assimilation par l'intermédiaire de l'école et des Eglises. En s'appuyant sur la déclaration du 23 septembre 1977, l'auteur rappelle une question cruciale toujours non résolue : les peuples autochtones ont-ils (ou avaient-ils à un certain moment) une personnalité juridique internationale ? Le thème de la revendication d'autodétermination exprimée à maintes reprises par les autochtones sur la scène internationale est ici abordé. Le sens du terme autodétermination chez les autochtones mêmes ne coïncide nullement avec le type de droits que les Etats sont prêts à leur concéder. Dans le meilleurs des cas les autochtones bénéficient de droits similaires à ceux des minoritaires, option souvent rejetée par un certain nombre d'entre eux. En se considérant comme des peuples, les autochtones réclament leurs droits à la libre disposition. Ils demandent une définition précise de leur personnalité juridique dans l'actuel contexte international.
Les auteurs se penchent sur les accords interétatiques ayant pour objet les minorités ou, plus précisément, les personnes appartenant à des minorités. Les aspects historiques sont longuement traités, après une recherche de définition. L'article s'achève par une description de l'état actuel de la protection multilatérale des minorités.
La question des minorités a connu dans la période contemporaine des développements considérables, analysés dans la première édition de ce livre sur le plan universel, dans l'ordre européen et dans l'ordre national français, et systématisés dans un essai théorique. Reprenant la même démarche et cherchant essentiellement à faire ouvre d'information, les auteurs apportent dans la seconde édition d'importantes mises à jour qui prennent en compte le foisonnement des apports juridiques et politiques et la relative stabilisation que semble connaître maintenant la question. L'ouvrage reproduit également tout ou partie des 50 textes internationaux les plus importants touchant aux minorités. Alain Fenet est professeur à l'Université de Nantes. Geneviève Koubi est professeur à l'Université de Cergy-Pontoise. Isabelle Schulte-Tenckhoff est professeur au Département d'anthropologie de l'Université Mc Gill de Montréal et directeur de programme au Collège international de philosophie. (Présentation de l'éditeur)