Ce texte propose une lecture de genre des circulations commerciales, à partir de l'étude d'un groupe de femmes tunisiennes pratiquant de fréquents voyages d'achat à Naples. Aborder les circulations selon une telle perspective implique non seulement de considérer les migrantes sous l'angle de leurs multiples positions sociales, mais aussi à la lumière des différents espaces qu'elles parcourent et mettent en relation. Les pratiques de mobilité des femmes tunisiennes, tout comme leurs "savoir-circuler" refletent leur appartenance de genre, en même temps qu'elles mènent à une réformulation des rôles des hommes et des femmes dans les sphères productive et reproductive. Pour les femmes, en effet, la circulation est mise au profit de stratégies de mobilité socio-économique et d'autonomisation. Toutefois, cela s'effectue au prix de multiples négociations et arrangements au sein du foyer comme sur les routes et sur les places d'achat, qui sont des espaces essentiellement masculins. (résumé de la revue)
Dynamiques migratoires en Europe du Sud. L'organisation socio-spatiale de Naples en tant que place d'achat et trajectoire des commerçants qui la fréquentent...
Mobilité et « précarité durable » sont deux caractéristiques des Algériens à Naples. Elles s'appuient sur un dispositif cosmopolite qui, loin de valoriser l'appartenance communautraire stricte, demande des compétences relationnelles larges. De fait, ces migrants développent des rapports partiels et multiples à des espaces éclatés.