Les mobilisations laïques et religieuses sont le reflet du cumul de plusieurs processus contradictoires mais complémentaires. Elles expriment à la fois une volonté d'insertion individuelle dans la société italienne, une demande légitime de participation à la vie publique laïque sous différentes formes et le besoin pour de nombreux musulmans de s'identifier dans une communauté encore à construire; mais elle témoignent aussi du poids du regard de l'Autre sur les stratégies que les musulmans adoptent dans l'espace public italien. L'on ne saurait comprendre la typologie des mobilisations et la structure du mouvement associatif sans tenir compte de la construction sociale d'une «exception musulmane» qui dessine en fait l'espace d'interaction disponible entre les musulmans et la société italienne. C'est ainsi qu'il faut lire par exemple la surreprésentation des associations religieuses musulmanes au sein du réseau associatif étranger, comme les difficultés rencontrées dans la construction d'un islam italien susceptible d'assumer son pluralisme interne. Le champ associatif apparait toutefois pour les musulmans comme une des rares opportunités de devenir «acteur» sur la scène publique afin de «déconstruire» le discours dont ils sont l'objet et de multiplier les occasions d'interactions sociales, en particulier au niveau local. Difficultés à trouver un style de communication publique, tensions et médiations accompagnent aujourd'hui cette entreprise de visibilité sociale. (résumé des auteures)
La confrérie mouride se caractérise par une adaptation économique et sociale et une expansin perpétuelles. Mais les jeunes générations et un certain repli communautaire pourraient modifier ces habitudes
L'immigration est un phénomène nouveau en Italie, si on la compare à la France ou au Royaume-Uni. Toutefois, des liens se sont progressivement noués entre la coopération au développement et l'immigration. Par ailleurs, tout comme l'immigration est perçue comme un enjeu local, les pratiques de coopération au développement sont essentiellement observées à partir des rapports qui se construisent au niveau des communes et des provinces. Il s'agit donc d'une coopération décentralisée qui s'appuie sur des liens avec l'immigration.
A partir de la fin des années quatre-vingt-dix, la présence en Italie de ressortissants du Maghreb et de l'Afrique de l'Ouest se confirme et, pour un certain nombre d'immigrés, le Nord constitue un lieu privilégié d'installation. Cet article analyse l'interaction de villes de province et de métropoles face à l'enjeu de la cohabitation pluriethnique, en se focalisant sur les Marocains à Turin et les Sénégalais à Brescia. Bien que la présence d'immigrés dans les villes italiennes soit désormais un fait acquis, ces deux exemples montrent que les conditions de la cohabitation dans les régions du nord de l'Italie demeurent encore très instables.
L'immigration des femmes marocaines en Italie commence à faire l'objet de recherches spécifiques. Même si elle est minoritaire au regard de la population masculine, la présence féminine a fait l'objet d'une attention particulière de la part de la société italienne, et notamment des services sociaux, à cause de la demande qu'elle suscite dans le domaine de la santé, de la planification familiale et de l'instruction : c'est notamment le cas en Vénétie. Confrontées à de nouvelles situations, les femmes marocaines immigrées des zones rurales ou urbaines doivent prendre des décisions importantes sur le plan familial et du travail. Cette situation exige une comparaison continue entre les valeurs et la culture de la société d'origine et celles de la société d'accueil, et l'alternative ne se situe pas nécessairement en termes de refus-acceptation.
Analyse de l'immigration ouest-africaine en Italie et de la constitution de réseaux communautaires africains. Une comparaison est établie entre les Burkinabé et les Sénégalais : les différentes façons d'entrer dans le marché du travail sont étudiées selon la situation de l'immigré (régulier ou clandestin), la région dans laquelle il s'installe et selon les caractéristiques des réseaux ethniques établis par les deux nationalités dont il est question. La comparaison reprend également le projet migratoire et les relations avec les autres groupes africains. Cet article montre comment le choix individuel ou du groupe pour des stratégies d'intégration dépend à la fois des facteurs culturels du pays d'origine et de la situation socio-économique de chaque région italienne.
La situation des immigrants avant et après la promulgation de la nouvelle loi gérant leur arrivée en Italie est succinctement examinée. Une comparaison est faite entre les communautés Burkinabé et Sénégalaise, cette dernière étant la plus importante en provenance de l'Afrique de l'Ouest. Les différentes façons d'entrer dans le marché du travail sont étudiées selon la période d'arrivée en Italie (réguliers ou clandestins), la région dans laquelle on s'installe, et par dessus tout, selon les caractéristiques des réseaux ethniques établis par les deux nationalités dont il est ici question. Cet article montre comment le choix individuel ou du groupe, pour des stratégies d'intégration dépend à la fois des facteurs culturels du pays d'origine et de la situation économique et sociale de chaque région italienne.
Dans le contexte des migrations nord-sud, l'islam est devenu un enjeu, tant pour les musulmans installés en Europe que pour les pays d'accueil.