Ce dossier invite à s'interroger sur l'hétérogénéité de l'appellation:"les enfants nouvellement arrivés(ENA )" tant les trajectoires familiales sont diverses.L'accueil des enfants nouvellement arrivés questionne les outils et les méthodes d'apprentissage qui doivent être renouvelés.On peut craindre une dégradation des conditions d'intégration des jeunes migrants du fait du durcissement des conditions du regroupement familial issu de la loi Sarkozy car l'âge moyen des enfants qui arrivent en France augmente, ce qui réduit la chance de ces derniers à accéder à une scolarisation ordinaire.
Les acteurs locaux se heurtent à de nombreuses difficultés pour assurer la scolarisation obligatoire des élèves étrangers. Cette enquête révèle une disparité des dispositifs mis en place selon les départements : classes d'accueil spécifiques ou classes ordinaires sans toujours assurer des modules de soutien en français. L'enquête analyse les obstacles à l'accès des élèves nouvellement arrivés et à la reconnaissance de leurs capacités.
Le retard pour l'entrée à l'école paraît un problème spécifique auquel fait face la population primo-migrante non francophone. Il concerne essentiellement les jeunes en âge d'être scolarisés dans le secondaire et effectuant une première inscription suite à leur installation en France. Certains départements ont mis en place des solutions, d'autres pourraient être peoposées.
Pas encore intégrés à la société française, mais de plus en plus à distance de leur groupe d'appartenance, les jeunes primo-migrants se trouvent dans une situation d'indétermination, qui contraste avec la situation des minoritaires assimilés. Paradoxalement, leur distance à l'égard du milieu d'accueil les conduit à entretenir un rapport à la société française moins problématique que les jeunes de la deuxième génération.
L'adaptation sociale et scolaire des élèves migrants est un processus marqué par de multiples paradoxes particulièrement dans les collèges des quartiers défavorisés. Outre le nécessaire apprentissage d'une langue nouvelle, ils doivent comprendre simultanément les codes de conduite de la communauté juvénile environnante et les exigences des enseignants. Ces logiques souvent contradictoires compliquent leur parcours d'intégration.
L'objectif de l'étude était de comprendre en quoi l'insertion économique des jeunes migrants peut être influencée par leur appartenance à des groupes structurés en réseaux. Les deux groupes étudiés représentent des migrations de type diasporique dont les activités économiques s'appuient sur des réseaux documentaires. Ces groupes sont caractérisés à la fois par une certaine imperméabilité vis-à-vis du modèle traditionnel d'intégration culturelle de notre société et par une propension à la circulation et la mobilité géographique, source de dynamisme économique.
L'intégration des enfants de migrants a été longtemps vécue et perçue comme le passage de la commauté d'origine à la société d'accueil. Mais ce schéma est trop simpliste pour rendre compte de la complexité des situations que vivent actuellement les jeunes issus de l'immigration, en particulier ceux nouvellement arrivés des pays du Sud qui habitent les quartiers défavorisés. Des recherches récentes, menées notamment aux Etats-Unis, suggèrent qu'il existe des formes d'adaptation qui s'éloignent du modèle traditionnel, mais qui ne se réduisent pas pour autant à un simple repli communautaire.
Les différences et les relations entre les deux groupes sont étudiées dans le contexte d'une banlieue défavorisée, Garges-les-Gonesse situé à l'est du Val-d'Oise. L'ambition de la thèse est double : montrer qu'il existe deux logiques dustinctes, voire opposées, autour desquelles se structurent les expériences sociales des jeunes issus de l'immigration selon qu'ils ont été socialisés en France ou dans leur pays d'origine et dans une moindre mesure, selon qu'ils appartiennent ou non à des populations qui ont connu une relation du type colonial avec la France. Dépassant les traditionnels facteurs liés à l'appartenance sociale et aux origines cultureles, l'analyse vise à souligner les phénomènes liés à la condition de minoritaire et à l'expérience de la migration. D'autre part, il s'agit à partir d'une analyse contrastée des difficultés et des réussites que rencontrent ces deux types de jeunes au sein de l'école, ainsi qu'au moment d'entrer sur le marché de l'emploi, de montrer que le fonctionnement des institutions et de leurs acteurs (enseignants, formateurs, employeurs) n'est pas le même à l'égard des deux groupes.