À l'heure où la commémoration appartient aux vertus civiques, l'État français est confronté à l'éclatement des mémoires algériennes. L'exemple des Pieds-Noirs montre que l'existence même des groupes d'individus impliqués (Pieds-Noirs, Harkis, ...) dépend de l'investissement de militants dans les guerres de mémoires algériennes. Au-delà, lesdites guerres sont à l'origine d'une intense activité politique, chaque groupe visant à obtenir des autorités l'élaboration officielle de lieux de mémoire et de musées valorisant sa propre mémoire - au détriment des autres.
Ayant observé une stigmatisation particulièrement marquée à l'encontre des Maghrébins depuis une vingtaine d'années en France, l'auteur entreprend une analyse historique de ce phénomène. Le rapport entre l'immigration maghrébine et l'histoire coloniale est étudié, surtout dans les représentations, les constructions imaginaires ou les stéréotypes qui se sont élaborés jusqu'à l'indépendance de l'Algérie en 1962. L'auteur montre cependant que la perception des immigrés aujourd'hui encore relève de stéréotypes semblables, sous forme adaptée.
Examen critique des représentations de la femme africaine dans la presse coloniale. Si le colonisateur, pour justifier sa "mission civilisatrice", insiste sur les fonctions d'épouse et de mère comparables au rôle social dévolu à la femme occidentale, il n'en entretient pas moins un rapport ambigu à la femme africaine. Celle-ci, érotisée, attire et fascine et sa nudité ne sera "habillée" que dans l'espace public.