Dans cet article, nous montrons d'abord comment l'invention du concept de racisme institutionnel a renouvelé les conceptualisations du racisme et donné lieu au développement de recherches fécondes sur les mécanismes institutionnels produisant des inégalités ethniques. Nous mettons ensuite en évidence une série de faiblesses analytiques qui rendent ce concept problématique et obligent à le repenser. Nous proposons alors d'élaborer un nouveau cadre conceptuel en vue d'étudier la contribution des institutions à la reproduction des inégalités ethniques dans les sociétés contemporaines...
L'hypothèse défendue par cette recherche repose sur l'idée que la construction européenne favorise une certaine convergence dans le traitement des minorités ethniques présentes sur le sol des différents Etats membres.
Cette recherchee analyse la façon dont la politique du logement social contribue à la construction des frontières ethniques en Grande-Bretagne et en France à partir d'études de cas menées à Birmingham et à Marseille. La thèse défendue est celle selon laquelle la politique du logement social participe de façon décisive à la production des frontières ethniques dans les deux pays et que l'on ne peut, en conséquence, opposer un modèle français universaliste, qui serait aveugle à l'ethnicité, à un modèle britannique multiculturaliste, qui reconnaîtrait les différences ethniques et mobiliserait des catégories ethniques. Des deux côtés de la Manche un racisme institutionnel peut être mis en évidence dans la gestion locale du logement social et notamment des attributions de logements sociaux. (Présentation de l'auteur)
Comparaison des politiques relatives au logement des minorités ethniques dans quatre pays considérés comme représentatifs de modèles d'action publique très différenciés, aussi bien en matière de gestion des relations interethniques que de logement.