L'école pour tous sera-t-elle encore un espoir au XXIe siècle. La politique des Zones d'Education Prioritaire (ZEP) se fonde sur le repérage géographique des difficultés de la scolarisation obligatoire. Elle promeut le soutien de l'activité éducative des collèges là où le chômage et la précarité des familles rendent aléatoire le devenir des élèves. Les auteurs plaident pour une dynamique associant la formation des acteurs à leur implication sur le terrain de la justice sociale. L'ouvrage prend fait et cause pour le travail des enseignants, que leur pratique confronte au recul de la responsabilité sociale là où elle serait le plus nécessaire. Ceux qui enseignent en Zone d'Education Prioritaire loin des objectifs quantitatifs assignés au système éducatif, risquent d'être culpabilisés par l'échec d'un grand projet collectif.
La sociologie de l'éducation a largement démontré la corrélation entre échec scolaire et appartenance à une catégorie socio-professionnelle défavorisée. Si cela est fondamental, il n'en reste pas moins que d'autres variables relatives à l'individualisation des parcours des élèves rendent possible la réussite scolaire selon le rapport que ces derniers entretiennent avec le ou les savoirs dispensés par l'école. Cette mobilisation différenciée se retrouve dans l'apprentissage intellectuel et l'apprentissage de la langue aussi bien dans l'enseignement secondaire que dans l'enseignement primaire. Ceci implique d'autres relations enseignants-enseignés que celles que véhicule la pédagogie traditionnelle, de tenir compte des relations école-parents et d'une manière générale de mobiliser les acteurs en plaçant la question du sens au centre de la démarche cognitive.