Cet ouvrage collectif retrace les grandes migrations au sein des continents ou entre les continents, région par région, époque par époque. Dans la joie ou plus souvent dans la douleur, par des méthodes pacifiques ou par le moyen de la guerre, des groupes, des tribus, des communautés, parfois des peuples entiers ont cherché sous d'autres cieux une vie plus clémente, tantôt chassant les premiers habitants, tantôt se métissant avec eux.
L'auteur avance l'hypothèse d'un premier peuplement d'origine asiatique de l'Amérique, durant la préhistoire. Il s'intéresse ensuite aux migrations précolombiennes et réfléchit, après avoir évoqué les conditions de la "découverte" de l'Amérique, sur le système colonial et esclavagiste instauré par les Espagnols et les Portugais du 16ème au 17ème siècle. L'article traite également de l'immigration européenne massive de 1850 à 1930, et particulièrement celle d'émigrés espagnols. Il conclut sur les migrations panaméricaines depuis la Seconde Guerre mondiale.
Cet article est divisé en deux parties. La première partie retrace brièvement l'histoire des migrations dans l'Orient ancien, avec un regard particulier sur le peuple hébreu. La deuxième partie est consacrée aux migrations des Celtes, des Grecs et Italiotes qui constituent, au 2ème millénaire avant J.C. la première vague du peuplement indo-européen du Vieux Continent.
L'article rappelle les déplacements de population provoqués dans le cadre spécifique des systèmes coloniaux britanniques et français ainsi que les conséquences migratoires des deux guerres mondiales. Il traite par ailleurs des relations conflictuelles qui opposent les diasporas juive et palestinienne, depuis la création de l'Etat d'Israël.
Les "grandes invasions" (3ème-4ème siècles) représentent le deuxième volet des flux indo-européens vers la pointe occidentale et méridionale de l'Europe. Ce mouvement est essentiellement celui des peuples germaniques dont la vague commence vers 370. L'auteur traite également des incursions scandinaves et évoque les migrations slaves.
L'Afrique a toujours constitué un espace de mouvements incessants de population : ceux liés aux migrations des peuls, du Cap au Caire, qui ont mis très tôt l'Afrique en contact avec le monde extérieur, le Moyen-Orient et les pays de l'Océan indien en particulier. Dans ce contexte, selon l'auteur, la venue des Européens à partir du 15ème siècle et tous les mouvements de population liés à la traite négrière puis à la colonisation apparaissent comme le prolongement d'une dynamique antérieure, même si leur ampleur, et surtout les conditions dans lesquelles ces migrations se sont opérées, donnent une dimension particulière à cette période de l'histoire africaine.
L'auteur appréhende le phénomène migratoire chinois et en présente les différentes étapes. La première (de la seconde moitié du 2ème millénaire avant notre ère au 10ème siècle de notre ère) est celui de l'émergence et de l'expansion de l'ethnie chinoise (han) qui conduit à la construction d'un espace défini comme chinois à la fin du 1er millénaire après J.C. (les collines des grands fleuves qui traversent la Chine actuelle et les collines de l'arrière pays). La deuxième (de la dynastie des Song au début du 19ème siècle) voit les migrations chinoises déborder de ce qui s'est fixé comme l'espace chinois, notamment vers l'Asie du Sud-Est. La troisième, qui débute avec les guerres de l'opium (1840), liée en particulier à la révolution technologique des transports et à la mondialisation du marché de la main-d'oeuvre, poursuit le mouvement précédent à l'échelle de la planète, tout en demeurant numériquement négligeable.
La Péninsule ibérique n'a jamais cessé de communiquer d'un continent à l'autre, connaissant de ce fait des passages de population constants depuis le paléolithique inférieur jusqu'à nos jours. A l'exception de l'époque très ancienne qui est celle de l'origine du peuplement de la Péninsule, toutes les migrations ou presque se sont faites dans la violence, sous la pression d'événements sanglants. Sous les traits de la colonisation, celle des Romains, de l'invasion, celle des Wisigoths, de l'expulsion, celle des Morisques, ou de la fuite devant la misère après la guerre civile jusqu'à l'immigration des "balseros" (immigrés maghrébins) d'aujourd'hui, il n'y a guère, hormis quelques rares exemples, de mouvements qui n'échappent à la mort et au drame.
L'expression de "migrations indiennes" ne peut correspondre à la migration d'un groupe bien identifié, pour l'auteur. Elle recouvre au contraire des jeux migratoires complexes de communautés multiformes. Au-delà des diversités géographiques, linguistiques et religieuses , l'auteur utilise cette expression en référence au processus d'aryanisation ou d'indianisation qu'a connu le sous-continent-indien. Il repère quatre zones correspondant à quatre phases constitutives de cette indianisation, du 2ème millénaire avant J.C. à la diaspora d'aujourd'hui.
Après un bref aperçu sur la période préhistorique, l'article retrace l'histoire des migrations dans l'espace océanien. Il s'intéresse plus particulièrement au peuplement indonésien et analyse l'évolution des systèmes coloniaux successifs, depuis l'arrivée des premiers européens au début du 16ème siècle jusqu'au 20ème siècle.
Sont évoquées dans cet article, les migrations transatlantiques de 1815 à 1940 ainsi que l'expansion russe en Asie, amorcée sous le règne de Catherine II. Un accent est mis ensuite sur les émigrations britannique et italienne durant cette période.
Selon l'auteur, l'immigration a toujours été une nécessité aux Etats-Unis; elle a généré la nation américaine, activé sa démographie et animé son économie. L'article aborde, à partir de faits précis, la question de la spécificité de cette immigration, puis envisage les variations de l'opinion publique face à l'importance des flux migratoires et de la notion même d'immigration. Il présente, enfin, les deux options sur lesquelles repose la nation américaine pour "absorber" ses immigrants : l'assimilation et le pluralisme.
Après un bref rappel des migrations d'Européens vers l'Amérique, à partir du 16ème siècle, l'auteur analyse les questions relatives à la traite négrière, aux persécutions religieuses et aux errances du peuple juif. L'article traite par la suite des invasions turques et mongoles.