Etude de l'émergence progressive du thème de la sécurité comme enjeu politique et de l'évolution du partage traditionnel entre droite et gauche des valeurs sécuritaires.
Synthèse de nombreuses recherches lancées en 1992 à l'appel du plan urbain (ministère de l'Equipement) l'intérêt de ces auteurs a été de prendre à contre pied toutes les études ou les discours dominants légitimés par la seule position du locuteur pour tenter de saisir la ville non pas par les interventions publiques qui ont été mises en oeuvre mais par l'étude des processus dynamiques qui donnent vie au local : les compétences, la mobilisation, l'expérimentation et tout ce qui constitue un engagement citoyen.
Les représentations de la banlieue comme espace de violence, de délinquance et d'insécurité en raison de son peuplement ou de la présence de classes sociales vécues comme dangereuses datent du siècle précédent et de l'implantation de quartiers en périphérie urbaine. Réactivée par les radios des jeunes victimes de la ségrégation spatiale et du chômage, la peur et la stigmatisation des banlieues s'est déplacée ou transformée en rejet xénophobe de l'immigration et traduit en fait l'inquiétude de la société vis-à-vis de son propre avenir menacé par les processus de désaffiliation sociale.
La cité des 4000 doit son nom au nombre de logements qu'elle comptait à sa création. Occupant une surface d'environ 30 hectares, le quartier est limité au nord par l'autoroute A86. Il est composé du quartier sud, situé dans l'extrémité ouest de La Courneuve, limitrophe avec la commune de Saint-Denis, et du quariter nord, plus excentré, bordé par l'autoroute A1 et le parc paysager de La Courneuve. L'habitat aux 4000 est massivement de type collectif. La cité est composée de longues barres de quinze étages, de petites barres de quatre étages et d'un immeuble de grande hauteur de vingt-six étages. Sans négliger la place occupée aux 4000 par les personnes défavorisées et même en considérant que dans leur ensemble les habitants appartiennent pour l'essentiel aux milieux dits "populaires", cette recherche prend en compte la relative hétérogénéité économique et sociale de la population résidente.