Cet article propose quelques réflexions autour d'une question centrale : "En quoi le fait de s'intéresser au sida peut-il contribuer à faire bouger l'anthropologie sur ses bases théoriques et méthodologiques ?". Trois points sont abordés : les usages de la notion de culture ; la place du sujet individuel dans l'analyse anthropologique, les conditions d'application de la démarche d'observation participante. Dans ces trois domaines, on verra que l'étude du sida confronte les chercheurs à des ambiguïtés anciennes de la discipline, à des paradoxes mal résolus, et qu'elle les met sur le chemin de mises au point et d'ajustements porteurs de renouvellement.