Les études sur les migrations ont souvent délaissé la nature circulaire du processus migratoire et l'importance de la mobilité sociale. Dans la période 1880-1914, entre la fin du XIXème siècle et la première guerre mondiale, les immigrés italiens en provenance du milieu rural qui s'installaient en Amérique Latine et en Amérique du Nord, concevaient l'émigration comme une migration temporaire et comme un moyen de promotion sociale. Ainsi, une quelconque incapacité d'adaptation dans le pays d'accueil pouvait exprimer en réalité une stratégie migratoire orientée vers l'Italie. Si, par contre, ils changeaient de projet migratoire par l'influence du nouveau milieu urbain, ils établissaient de nouvelles relations avec la société d'accueil. D'autres études sur le thème devraient analyser le rôle de l'émigration en dehors de la trajectoire migratoire sociale des familles et les effets de la mobilité géographique tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays parmi les personnes et parmi les groupes.