Réflexion sur le statut de la mobilité comme caractéristique constituante de l'identité tsigane. Elle se construit dans les rapports sociaux au point de devenir une catégorie fondatrice. Elle construit socialement l'altérité de ce groupe et fonde le mode de traitement de la relation et des rapports entre les Etats-nations et les Tsiganes eux-mêmes. Bilan critique sur les travaux de recherche portant sur les gens du voyage qui aborde la question du nomadisme d'un point de vue dynamique, constructionniste et interactionniste, inscrit les catégories employées pour classer ces populations dans leurs profondeur historique et recherche les modalités de leur efficacité dans des situations passées et contemporaines. Les auteurs ont travaillé dans un premier moment sur la production de catégories qui finissent par être stigmatisantes telles « vagabond », « sans feu ni lieu », « nomade », « Tsigane » et « gens du voyage ». Dès lors que la mobilité pose problème, les personnes considérées comme gens du voyage se voient amenées à se conformer - par les conditions de vie précaires et surveillées qui leur sont faites - à l'image stéréotypée des nomades. Dans un deuxième moment, les auteurs ont voulu resituer dans leur contexte social et politique les formes de l'échange qui produisent ces catégories. C'est la relation entre l'organisation sociale et économique de ces nomades, leur inscription spatiale qui explique les évolutions de ces populations.
Après l'ouverture des frontières françaises en 1974, les hommes africains sont venus seuls ; puis, avec le regroupement familial, l'intégration s'est faite par le biais de la vie associative, dynamisée par le rôle social des femmes, puis par les luttes des 'sans-papiers'.
La discrimination liée à la définition de l'Etat-Nation constitue la matrice commune des catégories servant à classer les différentes figures de l'étranger. D'où la difficulté pour le chercheur d'échapper aux cadres de penser nationaux, aux catégories construites politiquement mais naturalisées et de construire des catégories descriptives et analytiques pour rendre compte des nouvelles mobilités migratoires.
Analyse du processus de construction d'un marché régional dans la région de Kayes au Mali. La construction choisie pour les marchés est fondée sur des capacités d'offre locale ajustée à des demandes locales. L'existence de celles ci est avérée suivant des règles de production d'échange et de fixation des prix dont la stabilité a été testée et construite suivant des critères qui font une large place à l'utilité sociale.
Les mouvements associatifs impulsés par des migrants et des migrantes africains en France font preuve d'un dynamisme exceptionnel et durable. Les hommes et les femmes originaires de la vallée du fleuve Sénégal, créent des associationsdont les objectifssont à la fois contradictoires et complémentaires.Pour leshommes il s'"agit de redéfinir les cadres d'une citoyenneté qui s'actualise sur un espace recomposé : la France et le Mali alors que les femmesveulent conquérir le nouvel espace local urbain, espace de résidence.
Contrairement à ce qui s'est passé dans les pays occidentaux, le développement économique du Japon n'a pas nécessité le recours à une main-d'oeuvre étrangère non qualifiée, mobile, bon marché et ce malgré la pression qui pouvait s'exercer à ses portes. Néanmois, à la fin des années 1980 et au début des années 1990, s'ouvre un débat sur l'opportunité d'ouvrir le pays à une migration de travail. Cet article, à partir d'enquêtes menées au Japon, respectivement en 1992 puis en 1995, tente de mettre en évidence d'une part les enjeux de ce débat pour la société japonaise, d'autre part la signification et les limites de la politique migratoire retenue. Dans la mesure où la politique migratoire du Japon nous semble étroitement liée au système de travail, nous avons estimé nécessaire dans un premier temps d'en rappeler quelques unes des caractérisques essentielles. Nous nous interrogeons ensuite sur le sens à donner aux différentes catégories d'étrangers retenues dans la Loi d'immigration de 1990, sur l'efficacité des distinctions établies, notamment celle entre légaux et illégaux. La politique migratoire du Japon répond à une double préocucupation : préserver "l'harmonie nationale" tout en renforçant l'influence internationale du pays et concilier son système de travail auquel est attribuée sa compétitivité internationale dans le domaine économique et la demande de main-d'oeuvre de la part de secteurs en expansion. La Loi d'immigration de 1990 autorise, de manière prudente et contrôlée, la venue de travailleurs hautement qualifiés, mais, malgré cette volonté affichée, les effectifs restent faibles, limités aux cadres étrangers susceptibles de contribuer à l'adaptation des entreprises au marché international. Par ailleurs, cette même loi multiplie les catégories donnant droit à des emplois de courte durée, étudiants, collégiens, stagiaires, Nikkeijin, entraîneuses. Mais elle interdit l'embauche d'étrangers à des postes non qualifiés, ignorant délibérément la présence des "travailleurs illégaux" plus nombreux que ceux qui disposent d'un statut. Ne s'agit-il pas d'une politique attentiste, la moins coûteuse dans l'immédiat, permettant de temporiser par rapport aux problèmes de fond auxquels est aujourd'hui confrontée la société japonaise : nouvelle organisation du travail, nouveau consensus national ? (résumé de la revue)
Les luttes dans lesquelles les migrantes africaines ont joué un rôle important par leur apparition dans la scène publique, notamment en tant qu'acteurs associatifs, ont contribué à changer le caractère strictement masculin que l'immigration avait acquis en France depuis les années 1970. Cet entretien menée par l'anthropologue Catherine Quiminal auprès de Madjiguene Cissé, déléguée à la coordination nationale des sans-papiers et auteur de Paroles de sans-papiers, met au jour au sein de ce mouvement des conflits entre les Français et les migrants, entre les hommes et les femmes.
Ce texte analyse la place des femmes au sein des processus migratoires. L'auteur présente une synthèse des questions abordées dans la recherche du domaine migratoire, notamment en France et aux Etats-Unis à propos des femmes, et analyse les raisons qui ont conduit les sociologues et les anthropologues à s'intéresser à ce sujet tardivement.
Un des premiers ouvrages mettant en relation les études de genre et les études sur les migrations
La conception révolutionnaire de l'hospitalité républicaine est une valeur fondatrice qui inclut une pratique d'accueil sur la base de l'égalité même en temps de guerre. Cependant, cette conception généreuse de la citoyenneté tombe face aux risques invoqués de trahison par les étrangers, pour se transformer en une hospitalité civique - dans la mesure où des citoyens français doivent se porter garants des étrangers. De nos jours, l'hospitalité publique est devenue un mode politique de vivre la rencontre avec l'étranger et, qui plus est, un acte de charité publique et sélectif. Pour ce qui est du travail illégal, l'association entre travail au noir, clandestin et immigré est frauduleuse. Les étrangers sont en fait moins de 10 dans le secteur du travail illégal.