Mise au point sur l'avancement des recherches en sciences sociales en Europe et aux Etats-Unis sur les différents aspects des migrations internationales, dans un contexte lié à la mondialisation des problèmes liés aux migrations. On s'intéresse plus particulièrement aux démarches conceptuelles, méthodologiques et théoriques qui ont récemment émergé des données empiriques accumulées, notamment concernant les politiques publiques dans le domaines des migrations, la double nationalité, l'intégration, les réseaux transnationaux, l'entrepreneuriat, les clandestins, les problèmes intergénérationnels, la religion. L'approche interdisciplinaire et la comparaison entre les continents apportent un éclairage nouveau et pédagogique.
Cet article élabore le concept de "communauté transnationale" comme forme originale et potentiellement puissante d'adaptation par le bas à la mondialisation du capital qui est ignorée par la recherche conventionnelle et mécomprise par les Etats. L'émergence de communautés nourries par les migrations qui se tiennent à cheval sur les frontières politiques et déploient leurs relations et leurs activités sociales simultanément dans le pays de départ et le pays d'accueil trouve sa racine dans la logique même de l'expansion capitaliste. L'entreprenariat transnational, qui tire profit des différentiels d'information et de prix entre pays, nourrit la croissance cumulative de réseaux et de firmes dans lesquels s'ancrent les communautés transfrontalières de longue distance dont les membres vivent une "double vie" étirée à travers deux sociétés nationales. Ce mode distinctif d'adaptation immigrante est favorisé par l'assèchement des emplois industriels bien payés dans les pays avancés ainsi que par la diminution des coûts de communication et de transport à longue distance. A terme, la transnationalisation du travail, dont les communautés transnationales sont la manifestation, est capable de freiner la croissance de l'inégalité internationale de richesse et de pouvoir. Néanmoins, dans le court terme, elle peut avoir l'effet inverse et creuser les disparités régionales et de classes dans les pays d'émigration.
Analyse de la structure de la force de travail immigrée : à deux niveaux : exode des cerveaux et main d'oeuvre non qualifiée. Exemples pris dans le contexte des Etats-Unis.