Examen de la question du rapport de la langue à la migration. L'auteur cherche à identifier quelles sont les pratiques scolaires susceptibles d'instrumenter les élèves migrants dans leur rapport aux langues, ou au contraire de les mettre «hors-jeu» en les privant d'occasions éducatives sur ce plan.
L'article situe la présence des migrants en Suisse d'un point de vue démographique : provenance nationale et sociale, catégories administratives, distribution des enfants étrangers dans le système scolaire suisse. Les chiffres témoignent de la présence massive des élèves étrangers dans les écoles suisses, mais aussi de la diversité des situations : entre cantons, entre niveaux scolaires, entre nationalités.
A partir de données statistiques, l'auteur montre que la réussite scolaire est bien plus influencée par la classe sociale des parents que par la provenance nationale. La moins bonne réussite scolaire globale des enfants de migrants serait donc largement expliquée par leur appartenance massive aux classes populaires. L'auteur s'interroge aussi sur les résistances que cette notion rencontre dans les milieux éducatifs : l'origine sociale des élèves constituerait-elle un tabou pour les pédagogues.
L'auteur fait état d'une expérience menée dans le canton de Zurich : l'organisation de voyages d'études mettant les futurs enseignants directement en contact avec le mode de vie des migrants. C'est ce vécu qui devrait, selon l'auteur, permettre de toucher les attitudes plus que les savoirs. Il insiste sur la nécessité de commencer par la formation de formateurs d'enseignants, et ceci quel que soit leur domaine de spécialisation; la pédagogie interculturelle ne devrait pas être une branche nouvelle, un domaine en soi, mais une perspective qui s'applique à toutes les disciplines scolaires.
L'auteur montre l'étendue acquise par le champ de recherche portant sur la pluralité culturelle et l'éducation en Suisse depuis une quinzaine d'années. A cet effet, il présente et analyse plus d'une soixantaine de recherches effectuées dans ce domaine et en synthétise les acquis et les contenus les plus importants.
L'auteur éclaire l'un des contextes de l'éducation des enfants étrangers : celui de la politique linguistique, contexte dont le poids est considérable dans un pays quadrilingue comme la Suisse. Il rapporte ici des réflexions qui ont nourri la récente proposition de révision de l'article constitutionnel qui est à la base des politiques linguistiques de ce pays, réflexions dont l'aspect le plus positif est constitué, de son point de vue, par la disponibilité nouvelle envers des notions telles que le bilinguisme et l'interculturalité.
Le problème des enfants étrangers résidents en Suisse sans statut légal et parfois clandestinement, est abordé par les auteurs qui mettent au centre de leur intérêt la question du droit à l'éducation et examinent la manière dont celui-ci est perçu et appliqué dans les cantons suisses et dans quelques autres pays.
Compte-rendu de l'expérience positive du Centro Pedagogico-Didattico de Berne destiné à la formation des enseignants italiens opérant en Suisse.
Présentation des perspectives de développement de la recherche dans le domaine de l'éducation interculturelle, ainsi que l'élargissement des problématiques à traiter. L'auteur souligne notamment la nécessité d'appliquer l'approche interculturelle à l'ensemble de la population scolaire et non plus seulement aux enfants de migrants.
L'auteur s'appuie sur l'expertise de deux projets de recherche significatifs réalisés en Suisse sur le thème de la formation professionnelle des jeunes étrangers. Elle nous renseigne sur la proportion statistique des jeunes étrangers dans les structures de la formation professionnelle suisse, puis considère des aspects plus qualitatifs et conclut sur les rapports entre le système scolaire, le système de la formation professionnelle et les comportements identitaires des jeunes étrangers. Elle porte également une attention particulière à la mobilité sociale inter-générations d'hommes suisses et étrangers.
Parmi les techniques de formation qui permettent de toucher directement le vécu des enseignants, l'auteur propose ici la formule des arbres généalogiques. Celle-ci est à même de faire comprendre combien la migration concerne chacun d'entre nous d'une façon ou d'une autre.
Influence des diverses variables contextuelles (origine ethnique des migrants, situation des étrangers sur le marché du travail, politique fédérale à l'égard des étrangers et conjoncture économique) sur la formation et la post-formation des adultes migrant(e)s. Les différents développements décrits, offrent de nouvelles perspectives aux formateurs et aux autorités, et ce aussi bien dans le domaine de l'organisation de la politique de formation et des contenus pédagogiques que de celui de la recherche.
L'auteur, exposant les résultats d'une étude menée dans les pays de l'OCDE, en ressort que l'intensification des migrations internationales durant les dernières décennies a fortement renforcé la pluralité culturelle et linguistique de leurs sociétés. Il montre que cet état de fait n'a pas manqué d'avoir des conséquences sur l'éducation des enfants appartenant aux minorités culturelles. Historiquement, le chemin parcouru par les différents pays présente de nombreux traits communs : de l'éducation séparée, on passe à l'assimilation, pour aboutir à la reconnaissance du rôle pédagogique de la richesse culturelle véhiculée par les différentes communautés dans lesquelles vivent les enfants.
L'auteur situe la formation des enseignants à une pédagogie interculturelle dans ses contextes politiques et socio-économiques. Il insiste, en particulier, sur l'importance du thème de l'égalité des chances devant l'éducation.
Les auteurs élargissent les perspectives de la recherche en soulignant l'importance croissante, pour l'éducation, des migrations intercontinentales et des problèmes de l'asile. Leur article met en évidence un certain nombre de questions que les chercheurs pourraient aborder utilement dans ce domaine.