Depuis la chute du mur de Berlin, la question des réfugiés et des nomades des pays de l'est est devenue cruciale, face à la tragédie en Yougoslavie et du regard de la politique migratoire des pays de l'Union Européenne.
L'émigration albanaise a fait partie de l'histoire de cette nation : ayant débuté au XVe siècle, elle s'est développée au cours des siècles suivants, rayonnant dans divers pays européens et américains et connaissant les mêmes phénomènes de création d'institutions culturelles, politiques et religieuses liées à la patrie d'origine. Le régime communiste en Albanie (1944-1990) a incriminé toute forme d'émigration. Après sa chute, l'émigration a repris d'une manière désordonnée et incontrôlée, surtout en direction de l'Italie. Les Media italiens ont eu un rôle déterminant dans la création de l'imaginaire qui a stimulé beaucoup d'Albanais à fuir leur pays, mais ils ont aussi orienté les Italiens à refuser la deuxième vague migratoire albanaise en août 1991, après une première vague accueillie en mars 1991.
Cette étude comparative porte sur les recherches conduites auprès de deux groupes ethniques en Italie, les immigrés Marocains et Sénégalais, insérés dans deux régions différentes, la Lombardie du nord et le Salento dans l'extrême sud. Les recherches accomplies entre 1987 et 1990 mettent en lumière les différences non seulement de caractère économique et d'insertion dans le marché du travail des deux régions, mais aussi du projet migratoire des deux groupes. Dans le Salento, en particulier, les Marocains préfèrent une insertion plus stable et une expérience plus individuelle, tandis que les Sénégalais se caractérisent par un plus grand sens de solidarité et une immigration temporaire plus importante. La recherche conduite à Milan parmi les Marocains et les Sénégalais qui exercent une activité ambulante confirme la marginalité économique et leur statut irrégulier. En particulier, vivre au nord semble plus coûteux et plus pénible, mais plus grande est la possibilité de passer à une occupation régulière.