Cette recherche sur les conditions de vie des femmes noires en France (Haute-Normandie, Le Havre) a comme objet l'insertion des femmes africaines originaires des pays au Sud du Sahara, notamment du Sénégal, du Mali et de Mauritanie, dans l'espace urbain français. Confrontées à la fois au monde urbain et à une société étrangère, ces femmes Soninké, Toucouleur et Manjar sont soumises simultanément à deux processus d'adaptation : ce sont les modalités de cette double rencontre qui sont au centre de cette étude. L'auteur ne se limite pas au témoignage personnel, mais essai de le replacer dans un ensemble qui fait de cette étude non pas une monographie localisée mais une analyse générale du parcours d'acculturation des femmes d'Afrique noire en France. Plusieurs points sont analysés : les causes des migrations, les conséquences des migrations, les étapes de la migration, la vie quotidienne, les relations entre les sexes, la polygamie, la fécondité...
Analyse de l'écho que le troisième rapport du Haut Conseil à l'Intégration (HCI) sur les conditions juridiques et culturelles de l'intégration-rendu public le 5 février 1992-a reçu dans la grande presse nationale de France, et comparaison avec le premier rapport (mars 1991) et le deuxième (6 novembre 1991), quant aux réactions qu'il a suscitées.
Au cours du premier trimestre 1992, la presse française a eu l'occasion de tester la qualité de la protection du droit civil et les droits de l'homme pratiquée en France par les institutions administratives et la structure judiciaire, à travers plusieurs événements : ce flash se limite aux commentaires concernant la présentation, fin février, du cinquième rapport annuel du médiateur de la République; aux commentaires concernant le rapport 1991 sur la lutte contre le racisme et la xénophobie de la Commission nationale consultative des droits de l'homme, et à deux cas traitant de la scolarisation des enfants d'immigrés (la condamnation du maire de Montfermeil et le cas de 79 enfants étrangers en âge scolaire non accueillis dans un établissement scolaire).
Analyse, à travers la presse française, des évènements internationaux qui ont relancé en France le débat sur l'immigration dans le dernier bimestre 1991 concernant les droits politiques des étrangers aux élections municipales et européennes : le projet des traités de Maastricht des 10-11 décembre 1991 et les résultats des premières élections législatives pluralistes en Algérie, le 27 décembre 1991. Un troisième évènement, de politique intérieure, concerne les 50 propositions présentées le 16 novembre à Marseille au cours d'un colloque du Front National (FN) pour "règler le problème de l'immigration" en France. Ces trois évènements rappellent les trois composantes dont toute politique migratoire en France devrait désormais tenir compte : les exigences de l'Europe et de la création de son union politique, les exigences des relations Nord-Sud et la politique de coopération (économique, politique et culturelle) que cela implique; les exigences du respect des droits de l'homme.
Réflexions sur la "néo-xénophobie" des démocraties : tandis que la réalité des sociétés plurielles se fait de plus en plus pressante en Europe et aux Etats-Unis une politique migratoire restrictive (à l'égard des ressortissants du tiers monde en Europe, à l'égard des travailleurs migrants non qualifiés aux Etats-Unis) s'affirme "tolérante"-par ailleurs-un nombre croissant d'étrangers sans statut (demandeurs d'asile Africains en Europe, ouvriers mexicains clandestins aux Etats-Unis), travailleurs mercenaires et corvéables au service des intérêts économiques immédiats apparaissent.
Ce flash sur la presse française vise deux événements d'actualité en France : la nouvelle politique urbaine gouvernementale, concernant en particulier, les banlieues, et les répercussions de la guerre dans le Golfe Arabo-Persique sur les communautés arabes et juives installées en France, et sur les intercommunautaires en général.
Analyse critique de l'actualité concernant l'immigration à travers la presse française de mai à juillet 1991. La lecture de cette presse permet facilement de vérifier la contradiction entre le nouveau discours sur l'immigration (place accordée aux thèmes de la maîtrise du flux migratoire et de l'intégration des immigrés en France, au profit du second), et la pratique qu'il suscite. Qu'il s'agisse de l'actualité liée à la maîtrise des flux migratoires ou à l'intégration des immigrés, les commentaires semblent non seulement démentir un déplacement de l'approche idéologique de l'immigration, mais s'enfermer de plus en plus dans des préoccupations électoralistes, soucieuses de plaire à l'opinion en sur-investissant dans un discours imaginaire et symbolique qui privilégie l'intervention médiatique par rapport à l'élaboration politique.
Le 21 septembre 1991, le Figaro Magazine publie un article de Monsieur Giscard d'Estaing (V.) sous le titre "Migration ou invasion". Cette revue de presse analyse le contenu de ses déclarations et les réactions qu'elles ont suscitées dans les Medias en France. Au-delà du caractère électoraliste de ces déclarations, le débat s'est focalisé sur le choix subtil du mot "invasion" et la référence prioritaire au "droit du sang" dans l'acquisition de nationalité française.
Cette revue de presse analyse les commentaires de la presse française à propos des répercussions de la guerre du Golfe arabo-persique sur les Arabes et les Juifs installés en France et sur les relations juifs-musulmans, commentaires qui mettent en lumière les enjeux importants posés à la société française par cette guerre. Plusieurs facteurs ont produit un débat d'idées et d'opinions qui ont alimenté un imaginaire social, source de fantasmes et de peurs, dont les commentaires de la presse représentent un reflet significatif. Les auteurs dressent ici un bilan des réactions en les situant dans leur évolution chronologique, de la période de la peur et de la rumeur, suivie d'un discours communautaire largement factice, jusqu'à l'analyse plus pertinente de certaines réalités, en concluant par une certaine analyse politique.
Si pendant la guerre du Golfe Arabo-Persique, la presse française a été attentive aux répercussions du conflit sur les relations intra-communautaires et sur les réactions des Arabes et des Juifs de France, elle ne pouvait ignorer les messages qui lui sont parvenus du Maghreb pendant et après le conflit, messages qui dénotent une détérioration des relations internationales franco-maghrébines. L'auteur souligne deux constats : le déluge des reproches faits par les Maghrébins à certains Medias français, dans la couverture médiatique des événements du conflit et des manifestations populaires au Maghreb, et le rôle que joue la sensibilité de la double appartenance culturelle pour la compréhension des relations internationales.
L'Association Rencontres Audiovisuelles (ARA) qui, conformément à ses statuts, a cessé ses activités le 31 décembre 1991, a commandé au CIEMI une enquête sur la présence des immigrés à la télévision en France. Du 16 au 30 octobre 1991, de 17h à 24h, onze enquêteurs ont visionné quelque 750 émissions sur les différentes chaînes publiques et privées, soit 555 heures de programmation. Le rapport comprend les commentaires quotidiens de synthèse, une quarantaine de tableaux de synthèse ainsi que la resituation de l'enquête dans l'actualité internationale et nationale de la période couverte par l'étude, les conclusions qui en découlent et les propositions pour un élargissement éventuel de la recherche.
Le débat sur l'immigration qui, depuis le début des années 70, s'est développé dans le milieu politique et l'opinion publique de plusieurs pays européens, n'a pas épargné, en 1989-1990, la société italienne, puisque l'Italie a connu, ces dernières années, une arrivée importante d'immigrés devenant ainsi un pays d'immigration. Cette revue de presse analyse l'ampleur du débat et en saisir les enjeux et les termes nouveaux de la question migratoire tels qu'ils sont posés par le contexte social, économique, démographique et géopolitique de l'Italie. Le fond du débat explore une voie de programmation concertée au niveau national et international du flux migratoire extra-communautaire, et son origine est l'opération de régularisation des immigrés clandestins entrés en Italie avant le 30 décembre 1989. Cette question de l'immigration clandestine allait soulever d'autres questions de fond sur les causes économiques du phénomène, ses conséquences sur l'aggravation du clivage et déséquilibres entre le nord et le sud du pays.
L'europe de 1993 défavorable aux ressortissants des Etats-tiers risque de voir augmenter le nombre de clandestins venus du sud. L'urgence d'une politique globale méditerranéenne s'impose dans un esprit de coopération internationale et les chrétiens doivent engager une action et une réflexion sur les relations Nord-Sud afin de travailler à la paix.
Cette revue de presse rend compte et analyse, à travers une approche toute particulière-la lecture des événements par des chercheurs sociologues-les incendies, les pillages et les affrontements entre les jeunes et la police en France (Rhône, Vaulx-en-Velin), qui ont fait l'objet pendant quelques jours en 1990, des titres de la presse française. La lecture sociologique diffère énormément d'une lecture simpliste des événements, lecture pratiquée par la grande presse nationale.
Le 4 octobre 1989, trois jeunes filles de confession musulmane se voient interdire l'accès du Collège Havez de Creil (Oise), parce qu'elles persistent à porter le voile islamique. Motif : «Le décret de loi de 1937 interdit toute proclamation d'une appartenance politique ou religieuse dans un établissement d'enseignement public». Ce fait divers devait déboucher sur un débat des plus passionnés dans la presse écrite et télévisée de la France, débat qui devait impliquer des questions de fond pour la société française touchant à des principes fondamentaux de son organisation sociale et politique : la laïcité de l'école et de l'Etat, l'intégration des musulmans, le problème de l'organisation de l'Islam en France, sa capacité de s'inscrire dans une société laïque et dans la modernité. C'est sur ces questions que cette revue de presse centre son analyse : derrière le problème du voile apparaissent clairement le contexte social et politique français, celui de l'intégration à terme des musulmans en France, la question du sens à donner au terme «intégration» et, par voie de conséquence, à celui de l'identité nationale.