Après des études sur la condition juridique des mineurs étrangers en France, Italie et Espagne, le livre s'attache aux trajectoires et aux conditions précaires d'existence des adolescents venus du Maghreb en Europe. Ces jeunes qui sont en perdition dans leur propre pays, se retrouvent confrontés à des règles internationales brisant leurs rêves.
En regroupant plusieurs séries de données, il apparaît qu'aujourd'hui à Marseille, une grande partie de la population algérienne est établie dans les logements sociaux de la ville. Les représentations communes font de cette situation la résultante d'une mutation interne au parc de logement (fuite des classes moyennes, précarisation, etc), ce qui entérine une vision substantialiste de la frontière ethnique ainsi marquée. En remontant l'histoire du logement social marseillais et les logiques politiques qui le travaillent, ce texte s'emploie au contraire à montrer que la frontière ethnique et les désignations qu'elle suppose sont présentes dès l'origine des dispositifs et procédures institutionnelles. Au coeur de l'arène politique qui s'organise autour de la gestion des cités, la frontière ethnique et les partages discriminants qu'elles effectuent peuvent être envisagés comme les opérateurs politiques à partir desquels s'organise la régulation des rapports entre l'Etat et les réseaux notabiliaires locaux, chacun concevant, pour des clientèles différenciées, le parc social à la fois comme une ressource, dont il organise la distribution, et un instrument de gestion urbaine. (résumé de la revue)
L'économie de bazar, telle que nous l'entendons, constitue un ensemble d'activités relevant de la vaste nébuleuse des économies souterraines et informelles.
Rassemble des articles sur les activités marchandes des petits commerçants d'origine étrangère sur les friches industrielles de Marseille qui contribuent à faire de la ville une place marchande de la Méditerranée et qui développent les relations Nord-Sud
Synthèse de nombreuses recherches lancées en 1992 à l'appel du plan urbain (ministère de l'Equipement) l'intérêt de ces auteurs a été de prendre à contre pied toutes les études ou les discours dominants légitimés par la seule position du locuteur pour tenter de saisir la ville non pas par les interventions publiques qui ont été mises en oeuvre mais par l'étude des processus dynamiques qui donnent vie au local : les compétences, la mobilisation, l'expérimentation et tout ce qui constitue un engagement citoyen.
Si l'on se penche sur l'histoire des militants de l'action sociale telle qu'elle s'est construite en France (Marseille) à partir des mouvements de jeunesse ou d'éducation populaire issus du catholicisme ou du socialisme laïc autour de la question de la résorption du bidonville puis de l'accueil des familles immigrées, on constate que le profil des éducateurs ou des animateurs de l'action culturelle repose sur des valeurs d'engagement politique qui permettent aux générations issues de l'immigration d'accomplir une mobilité sociale sans renoncer à l'action collective. Cette élite qui forme les classes moyennes des cités, à l'emploi souvent précaire et qui a choisi d'investir les dispositifs d'animation reste au service d'une classe ouvrière qu'elle côtoie et sa propre réussite est un élément de régulation des relations sociales.
Parmi les douze grands projets urbains (GPU) de France conduits par l'Etat et par les collectivités territoriales dans les quartiers défavorisés, celui de Marseille est le plus étendu et le plus peuplé. Les données quantitatives et qualitatives ici recueillies permettent de prendre la mesure des limites que doivent surmonter les habitants du GPU de Marseille. Ce texte met en perspective la notion de "misère de position" et la vie dans le "quartier ghetto". De plus, à la lumière des résultats de terrain, il examine la question de l'intériorisation subjective du discrédit attaché au quartier de résidence et les effets de la pesanteur des formes architecturales dans l'existence du stigmate. Enfin, des portraits d'habitants de ce quartier sont présentés avec des extraits d'entretiens.
Au début des années soixante, l'arrivée massive des rapatriés d'Afrique du Nord a conduit la municipalité de Toulouse à accélérer le rythme de la construction immobilière, en particulier sur la rive gauche de la Garonne. Le projet urbanistique le plus important de Toulouse demeure la création en 1960 de la ZUP du Mirail, première ville nouvelle de France. Aujourd'hui, les habitants portent un jugement assez favorable sur leur quartier, dont l'image ne leur semble pas correspondre à la réalité. Et ils manifestent un fort sentiment d'appartenance à la ville, surtout les personnes les plus aisées. En revanche, les gens de milieu modeste ont surtout des relations de voisinage et se montrent plus attachés à leur quartier. Toutefois, s'ils le pouvaient, 53 pour cent des habitants du Mirail changeraient volontiers de quartier. A Toulouse, la politique dite de la ville a contribué à organiser à l'échelle de chaque cité une scène publique, invitant un certain nombre d'habitants à y prendre pied sans leur garantir pour autant que cet accès leur ouvre la moindre fenêtre sur l'espace politique local.
Ce rapport constitue la première étape d'une recherche portant sur « les figures de l'émigration réunionnaise en métropole » dans une coprésence de la photographie et du propos anthropologique. L'objectif final consiste en l'analyse approfondie des itinéraires de vie, des représentations, des réseaux et des modes de participation à la vie locale et à la construction d'espaces publics des Réunionnais implantés en métropole. Cet objectif ne peut être atteint sans un préalable, constitué par cette recherche, qui consistait à comprendre les conditions de mobilité, les localisations et organisations de cette population à travers l'analyse des processus migratoires et dont la complexité peut être un analyseur éclairant des processus sociaux par lesquels se construisent et se transforment les rapports identité/altérité dans nos sociétés urbaines contemporaines.
Un autre regard peut être proposé sur la problématique du commerce ethnique et infléchir les configurations classiques de l'analyse anthropologique qui a trop souvent tendance dans ses travaux consacrés au commerce ethnique à insister sur le déterminisme des origines locales. Il implique une dimension des rapports sociaux susceptibles d'affecter le tissu social et d'aboutir à des réalisations professionnelles distinctes et différenciées selon les situations. Enfin, il suppose une déclinaison des formes de socialité que les liens «ethniques» organisent. C'est dans cette perspective méthodologique que nous avons engagé une recherche sur les initiatives économiques des commerçants du Marché aux Puces de Marseille. L'article présente le fonctionnement du dispositif économique et social des Puces.
Plus que phénomène spatial, la ville est carrefour des mobilités quotidiennes, résidentielles et migratoires. Les multiples territoires circulatoires qui se superposent dans le temps des villes coïncident rarement avec les centralités locales, obligeant ainsi à sortir de l'opposition entre gens d'ici et gens d'ailleurs et penser la trans-citoyenneté de demain.
A travers les exemples de construction de lieux de culte symbolique pour les musulmans, mosquée de Paris, de Marseille, de Lyon, cette étude s'interroge sur le poids des logiques administratives et institutionnelles qui créent de l'ethnicité. Qu'il s'agisse de l'intervention de l'Etat ou de celle des élus locaux, on assiste, dans les discours et dans les faits, à des procédures de classement qui spécifient les populations. Ceci est particulièrement visible pour les Algériens ou pour les Harkis et aboutit à un processus de non-intégration.
Etude des étapes et modalités de l'intégration des migrants, envisagée comme un parcours à la fois spatial et rituel d'un lieu social à un autre. L'ethnicité est ici interrogée du point de vue de sa production sociale et urbaine dans une approche symbolique du trajet migratoire. Synthèse d'une contribution publiée dans le rapport de la MIRE «France pluri-ethnique : quelques recherches en l'immigration».
Cette étude montre comment s'élaborent et s'énoncent les codes d'une discrimination ethnique au sein même de dispositifs institutionnels en France (Bouches-du-Rhône, Marseille), (première moitié du siècle). Ces codes et ces dispositifs se manifestent pour gérer et capter les flux migrants, visant essentiellement une gestion territoriale de ces populations; un mode opérationnel qui manifeste une «fascination anthropologique» pour les spécificités ethniques.
Analyse des logiques de territorialisation de groupes sociaux instigateurs depuis une quinzaine d'années, des mouvements sociaux généraux et des mutations économiques, sociales, idéologiques : définition d'une anthropologie de l'aménagement du territoire prenant en compte le fait social local. Enquête sur les pratiques migratoires dans le pourtour méditerranéen : les Maghrébins et les Lorrains en France (Fos-sur-Mer), les Maghrébins dans la région et le centre ville en France (Marseille), les Tunisiens en Tunisie (Tunis). Cette enquête permet d'analyser trois niveaux spatio-temporels de déplacement (la migration internationale, les mobilités résidentielles locales, la migration pendulaire) et d'appréhender par l'anthropologie du mouvement le rapport entre espace-temps-identité ethnique.