Ce dossier est constitué de quatre parties traitant du bon usage du concept d'ethnie en France, de l'ethnicité au quotidien, du sentiment ethnique chez les enfants, des tensions au collège.
Une étude micro-statistique et l'observation d'interactions permettent de mettre en lumière les micro-ségrégations sexuelle et ethnique qui régissent la formation des classes des collèges des quartiers défavorisés. A cette logique répond une néo-ethnicité oppositionnelle. La contradiction entre les principes démocratiques de l'école et la logique discriminatoire entraîne une réponse oppositionnelle des élèves stigmatisés sous formes de "néo ethnicité" et un malaise dans la communication entre les parents immigrés et l'institution scolaire.
A partir d'un travail ethnographique, centré sur des situations quotidiennes d'interactions entre acteurs scolaires et élèves, entre acteurs scolaires et parents ainsi que sur différents rituels scolaires (réunions, conseils de classe...), l'auter a essayé d'examiner la question du lien civil entre l'école et son public, dans des collèges de banlieue française. Un fort contraste existe entre la rareté des rencontres individuelles enseignants-parents et l'abondance des discours, dans les échanges quotidiens entre enseignants, sur le thème des familles. De plus, l'observation des interactions entre agents scolaires et familles immigrées montre que la catégorie de l'ethnicité parasite fortement le déroulement des échanges.