Le fonctionnement ségrégatif du marché du logement entraîne une discrimination au niveau de l'école qui a pourtant une fonction d'intégration.
Evaluation du dispositif "école ouverte" aux élèves pendant les vacances dans quatre établissements scolaires. Axés sur la socialisation des élèves et portés par la motivation des personnels administratifs supérieure à celle des enseignants, les projets ont des effets positifs sur l'image de l'école et induisent des changements de comportement. Encore expérimentales, ces initiatives modifient le climat scolaire, ouvrent l'école sur le quartier et améliorent les relations école-parents ; c'est un élément de participation sociale et de médiation qui personnalise les lieux, les enfants et les adultes dans une ambiance meilleure.
Proposant de mettre à jour des déterminations structurelles de la violence à l'école, cet article s'attache à construire une perspective sociologique sur les processus de ségrégation scolaire. L'hypothèse sous-jacente est en effet que la ségrégation, dans ses dimensions objective et subjective, est une des causes essentielles de développement des incivilités et des violences dans les établissements scolaires. La ségrégation scolaire résulte de mécanismes pluriels et interactifs, externes à l'école (division sociale de l'espace résidentiel) où internes (banalisation idéologique du secteur privé, consumérisme des parents, autonomie et concurrence des établissements publics). Elle se développe dans un contexte général d'exacerbation de l'enjeu scolaire et d'ethnicisation négative des discours sur la violence urbaine.
Réalisé dans le cadre du Centre Alain Savary de l'Institut national de recherche pédagogique, cet ouvrage offre une vue d'ensemble de la scolarisation dans les milieux « difficiles », c'est-à-dire dans des contextes où les familles et les élèves d'une part, les institutions et les agents scolaires d'autre part, entretiennent un mauvais rapport, et où ces derniers ont du mal à atteindre les objectifs fixés au système d'enseignement et à donner un sens positif à leur travail.
Dans les « collèges difficiles », le fossé se creuse entre la mission noble d'éducation des élèves et le « sale boulot » de traitement des déviances. Les nouveaux conseillers d'éducation en charge du suivi social des élèves à problèmes, le plus souvent témoins indirects des incidents, traduisent les litiges en affaires réglables grâce à leur connaissance du milieu social environnant l'école. Mais d'un côté, un enseignement ignorant du contexte risque de mépriser la vie des élèves et de l'autre, une assistance éducative trop impliquée dans les histoires locales risque de mettre de l'huile sur le feu.
Lieu d'intense sociabilité interne, l'Ecole Nationale des Travaux Publics de l'État (ENTP) est implantée à Lyon, dans la banlieue populaire au plus fort taux de population immigrée. Cet établissement prestigieux et bien équipé peut apparaître aux yeux des habitants comme un îlot insolent de richesse. Malgré les mesures qu'elle a prises pour se protéger de son environnement prétendument hostile, l'École a su nouer quelques relations avec la population des cités voisines : aide aux devoirs des enfants en difficulté, partage des équipements sportifs, etc. Les relations avec la municipalité se sont tardivement formalisées autour des questions de coopération technique dans le domaine de l'aménagement urbain.