Cet ouvrage collectif porte sur les changements identitaires en relation avec les positions sociales des migrants et de leurs enfants dans les sociétés d'installation. La relation entre culture, identité ethnique et position socio-économique est abordée à partir de trois points de vue.La première section concerne le transfert intergénérationnel des identités en migration. Dans les textes qui concernent la famille, sont abordés les thèmes de la négociation culturelle au sein des familles maghrébines en France et de la déconstruction que les filles des migrants Marocains font de la " passivité " traditionnelle de la mariée lors de cérémonies aux Pays-Bas. D'autres travaux de cette section abordent l'ethnicité des descendants des populations indonésiennes et des Indes orientales colonisées par l'empire hollandais (Dutch Eurasians) ayant émigrés aux Pays-Bas après la décolonisation et les activités des associations marocaines de la ville hollandaise de Tiel.La deuxième partie aborde la question du transfert intergénérationnel des positions sociales en analysant - à partir de cas hollandais - les contextes scolaires et professionnels, avec une attention particulière à l'avancement de carrière des jeunes migrants turcs, des Surinamois créoles et des Hindoustanis. Les auteurs ici ont voulu prendre en compte le rôle central de la culture et de la classe sociale en ce qui concerne la mobilité sociale ascendante des groupes d'immigrants.La troisième section analyse les politiques d'intégration des minorités visibles notamment en Hollande. Dans ces analyses les auteurs articulent la position sociale, la catégorisation et l'identité de groupe de différentes populations telles les Marocains de Rotterdam, les enfants des expatriés japonais qui s'installent au Japon au prix d'être stigmatisés comme des Non-Japonais, les jeunes migrantes turques en Belgique.
Dans un texte qui recueille les matériaux de nombreuses années de recherche sur le terrain, l'auteur se focalise sur les relations que les migrants nord-africains entretiennent au sein de leurs familles, notamment lors des mariages des enfants nés en France. Ce qui à première vue pourrait paraître de l'ordre du conflit entre la culture traditionnelle - qui fait référence à l'islam des pays des migrants - et la culture française dans laquelle ont été socialisés leur enfants, n'est pas forcément vécu de cette façon par les acteurs sociaux. Pour les immigrés un mariage approprié doit seconder les coutumes matrimoniales de la lignée familiale et devrait être conclu selon des procédures traditionnelles. En revanche, la plupart des enfants nés en France considèrent le mariage comme le résultat d'une rencontre élective entre deux individus et donc comme une question personnelle entre eux. Les malentendus entre ces deux catégories d'acteurs sont alors généralement imputés aux différences de culture et aux conflits entre "la tradition" et "la modernité". L'auteur montre comment cette tension entre tradition et modernité, plus qu'être d'obstacle à la communication ou représenter un motif de conflit, constitue la même base pour les négociations d'identité qui ont lieu dans la vie de famille au quotidien.Les contradictions entre les points de vue des parents et ceux des enfants n'impliquent pas de confrontation directe entre les deux pour éviter qu'une des deux parties soit obligée à renoncer à leurs convictions en faveur des autres. La contradiction n'est jamais confrontée ni éclairée, elle est plutôt contournée par des stratagèmes pouvant permettre à chaque partie d'avoir le sentiment que les choses se sont déroulées selon sa volonté. C'est ainsi que le même choix apparaîtra comme étant conforme aux traditions musulmanes ou aux idéaux modernes selon les circonstances et suivant le point de vue pris en compte. L'essentiel n'est pas que les règles soient appliquées au pied de la lettre, mais que les personnes puissent invoquer les normes qui paraissent en pleine cohérence avec l'image que chacun se fait de soi. Loin d'assurer le dialogue entre les deux parties, la différence culturelle entre les parents et les enfants est gérée de façon à en organiser les malentendus qui ouvrent la possibilité aux compromis et aux négociations entre les deux générations. (Simona Tersigni)
Ce deuxième volet s'intéresse à l'insertion des Indiens (Inde), Pakistanais et Sri Lankais en France, et tout particulièrement dans la capitale et sa proche banlieue. Historiquement, c'est autour d'un quartier à Paris, quartier du Sentier, que se sont regroupées les communautés - maîtrisant mal le français le plus souvent, ils occupent des emplois non qualifiés - ouvrir un commerce est un idéal largement partagé, cette promotion sociale symbolisant une intégration réussie. Un voyage dans une «little India» souvent méconnue.
Les expériences d'une enseignante américano-japonaise concernant la perception des différences ethniques chez les jeunes élèves aux Etats-Unis. Les représentations de l'étranger et les stéréotypes raciaux à l'école. Les situations, comportements, expressions orales qui renforcent la discrimination et révèlent la nécessité de sensibiliser les enseignants aux conséquences des préjugés raciaux sur les enfants appartenant à des groupes minoritaires.
Historique des migrations des travailleurs étrangers en Malaisie (Singapour) avec le développement économique du pays. Les auteurs analysent la politique migratoire gouvernementale en la matière et la philosophie qui la sous-tend, effectuant une comparaison de coût-bénéfice de l'emploi de main-d'oeuvre étrangère, dont ils décrivent les caractères spécifiques à Singapour. Enfin, ils réalisent des prévisions sur l'emploi de cette main-d'oeuvre et proposent des alternatives à cette politique.
Les grandes migrations ne sont pas un phénomène récent dans l'histoire de la région Asie-Pacifique. On peut observer surtout depuis 1985 une extension rapide de ces flux, qu'il s'agisse ou non de travailleurs qualifiés, à l'intérieur de l'Asie de l'Est et du Sud-Est. Le présent document traite des caractéristiques, des causes et des conséquences de ces courants migratoires pour une région qui connaît une intégration rapide du fait des flux d'échanges et d'investissements résultant du jeu des forces du marché.